Le 1er ministre a assisté hier à la signature d'un protocole d'entente entre Sonatrach et l'entreprise chinoise CITIC Construction, consignant la réalisation du projet intégré de transformation du phosphate et du gaz naturel pour un montant global de 1.500 milliards de dinars. Le mémorandum d'entente a été signé hier à la direction Canalisations et transports (TRC-Sonatrach), à Tébessa, par les deux présidents directeurs généraux, Abdelmoumène Ould Kaddour et Chen Xiaojia. Ce qui a fait dire à Ahmed Ouyahia que « c'est le premier pas vers la concrétisation d'un projet économique gigantesque. » Il relèvera qu' «après la réalisation contre paiement suivie par les deux pays, aujourd'hui, par ce projet, ils s'engagent dans un partenariat économique véritable ». Avec sa réalisation, l'Algérie passera, a-t-il noté, par l'extraction de 1 million de tonnes par an de phosphate à 10 millions de tonnes à « partir d'un gisement qui a une durée de vie de 100 ans ». Le 1er ministre en évoquera les retombées socio-économiques sur les quatre wilayas (Tébessa, Souk Ahras, Skikda, Annaba) qui se partagent des infrastructures, les unités de production et les activités qu'elles renferment. Dans les 1.500 milliards de DA que nécessite cette réalisation (dont 6 milliards en dollars), Ouyahia avance que «plus de 700 milliards de dinars seront investis dans la réalisation des infrastructures d'appoint au fonctionnement du projet.» Il fera savoir alors que « tous les accords sur les crédits nationaux ont été signés, il y a deux mois de cela, entre le Fonds national d'investissement (CNI) et les institutions économiques concernées, tout est prêt pour lancer les projets annexes». Entre autres chantiers, Ouyahia nommera celui relatif à l'aménagement et la modernisation de la voie ferrée sur une longueur de 400 km, l'extension du port de Annaba et d'autres pour les transferts de l'eau Il insistera notamment sur les emplois que va générer le mégaprojet. «( ), 3.000 à Tébessa, 4.000 à Souk Ahras, 6.000 à Skikda, 500 à Annaba en plus ce que nécessitera l'aménagement de la voie ferrée, les transferts d'eau et autres », a-t-il souligné. Ouyahia appelle à «plus de patience et plus de travail» Le 1er ministre estime ainsi que « c'est le premier projet industriel important depuis une dizaine d'années ». Il notera que « d'ici à 2022, on s'attend à un rendement national en matière d'exportation de produits hors hydrocarbures de deux milliards de dollars ». Ouyahia, quelque peu fatigué hier, ne manquera pas de rappeler « les deux secousses provoquées par la chute du prix du baril de pétrole, la première dans les années 80 qui a engendré l'effondrement de l'économie nationale et en 2014, l'année où il a chuté de 70%, mais on s'en est sorti grâce au paiement de la dette extérieure, aux réserves de change et à l'épargne publique qui avait atteint 6.000 milliards de dinars ». Et autre « l'endettement interne auprès de la Banque centrale, c'est pour cela qu'on a pu atteindre cette phase de développement économique », a-t-il ajouté en précisant toutefois que « ce sont les décisions du président de la République ». Le 1er ministre affirmera dans ce sens que dans le domaine des mines, «pour l'exploitation des gisements de fer de Boukhadhra et Louenza, il existe des études qui se font avec des partenaires étrangers pour atteindre d'autres phases, comme pour celui de Ghar Djbilet( ).» Ouyahia quittera la tribune en exhortant les Algériens à « plus de patience et à plus de travail et à encore de travail ». Le PDG de Sonatrach a expliqué avant lui que « le contexte de chute du prix du baril de pétrole en 2014 ainsi que la volatilité des prix, nous obligent à déployer des efforts constants pour diversifier nos productions, non pas comme une option mais comme une nécessité absolue, il faut qu'on apprenne à produire plus et mieux ». «C'est un projet structurant et fédérateur» Le premier responsable de Sonatrach pointera du doigt « la complexité du projet intégré, le fait qu'il nécessité plus de 6 milliards de dollars juste pour la réalisation des installations avec le partenaire étranger, en plus celle des infrastructures annexes avec plusieurs secteurs (transports, eau, électricité, extension port, mines, industrie ), c'est une multitude d'acteurs qui sont impliqués, gérer cette situation n'est pas simple. » Il recommande alors « un dialogue constant( ) pour relever les défis de planification, de gestion et de budgétisation. » Le tout lui fait dire que « c'est un projet structurant et fédérateur( ), il crée des emplois et rapporte des devises ». Le PDG de la société chinoise CITIC Construction rappellera pour sa part que son entreprise est venue en Algérie en 2006 pour participer à la réalisation de l'autoroute Est-Ouest. « Elle va continuer à travailler pour réaliser le tronçon reliant Daraan (Etaraf) à Tunis », a-t-il dit. Chen Xiaojia estime que le projet de valorisation du phosphate «est une importante décision du gouvernement algérien( ) pour développer l'économie nationale, il est très important pour les deux pays ». Il promet que « nous allons mobiliser tous nos moyens pour sa réalisation dans les délais ». Le patron chinois notera que « CITIC fait partie des 500 entreprises les plus puissantes dans le monde ». Présente à la cérémonie de signature, la chargée d'affaires de l'ambassade de Chine en Algérie a affirmé que « c'est le premier pas qui compte pour une aventure qui sera très longue et fructueuse ». Elle inscrira le projet dans « une coopération stratégique globale, dans le cadre du forum sino-africain » et au titre de « la politique chinoise de partenariat avec les pays africains ».