Le projet de transformation du phosphate et du gaz naturel tant attendu a vu enfin le jour, hier à Tébessa. Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia a représenté le président de la République, Abdelaziz Bouteflika dans la cérémonie de signature du protocole d'accord qui encadre ce projet entre Sonatrach et l'entreprise chinoise CITIC Construction. De ce fait, l'Algérie fait un grand pas dans la diversification de son économie. Le Chef du gouvernement a souligné qu'il s'agit-là du premier projet de cette grande envergure pour l'Algérie depuis la dernière décennie. En compagnie des ministres, du P-dg de Sonatrach, Adelmoumen Ould Kaddour, de chefs d'entreprises algériennes et chinoises, le Premier ministre a représenté le Chef de l'Etat dans cette cérémonie qui s'est déroulée, hier à Tébessa, une des wilayas qui bénéficiera des retombées économiques positives de ce méga projet. En effet, le chef de l'Exécutif a assuré que «le projet intégré de transformation du phosphate de la région de Bled El Hadba est de nature à relancer l'économie dans toute la région Est de l'Algérie». Cet accord de réalisation de ce projet entre Sonatrach et Asmidal-Manal et les groupes chinois dirigés par la société Citic est, selon, Ahmed Ouyahia «un premier pas dans la réalisation du grand projet qui devra relancer l'économie de toute la région Est du pays». Il a, à cet effet, ajouté, «je représente dans cette cérémonie, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Cette signature constitue une étape dans la concrétisation de ce projet qui engage 4 wilayas de l'Est du pays». Dans cette lancée, le Premier ministre a affirmé que «ce projet constitue un saut qualitatif dans les relatons algéro-chinoises». Selon lui, «ce partenariat dans un grand et important projet renforce et consolide les relations bilatérales». En plus des 6 milliards de dollars d'investissement direct que générera ce projet, il y aura aussi 700 milliards de dinars d'investissement dans les structures, selon le Premier ministre. Par ailleurs, il a confirmé que «dans sa première phase, ce projet créera 14.000 postes d'emploi». 10 millions de tonnes/an de production en phosphate Le Premier ministre qui a détaillé sur la composante des chantiers de ce projet, a déclaré que ce dernier fera augmenter la production de l'Algérie en phosphate d'une manière très importante. En effet, l'Algérie qui selon Ouyahia «produit actuellement 1 million de tonnes/an de phosphate, pourra produire grâce à ce projet jusqu'à 10 millions de tonnes/an». Le groupe pétrolier Sonatrach et l'entreprise chinoise Citic Construction Co ont procédé, hier à Tébessa, à la signature d'un mémorandum d'entente en vue de la création d'une joint-venture pour la transformation du phosphate et du gaz naturel. Ce projet de partenariat dénommé «Projet intégré phosphate» et qui s'inscrit dans la stratégie du pays visant la diversification de son tissu industriel grâce à la valorisation de ses ressources naturelles, permettra à l'Algérie de développer une industrie des engrais performante et de devenir ainsi un acteur incontournable dans la production des fertilisants au sein du bassin méditerranéen et dans le monde. Ce projet a pour objectif l'exploitation et l'enrichissement des phosphates du gisement de Bled El Hadhba, à Bir El Ater dans la wilaya de Tébessa, la transformation des phosphates pour la production d'acides phosphorique et sulfurique, à Oued Kebrit dans la wilaya de Souk Ahras, et la transformation du gaz naturel pour la production d'Amoniac, et des engrais phosphatés et azotés à Hadjar Soud dans la wilaya de Skikda. D'une capacité de production de l'ordre de 5 millions de tonnes par an pour un Capex de 6 milliards de dollars, ce projet va répondre à la demande du marché national en engrais et les excédents seront exportés vers le marché international. Les exports annuels d'engrais permettront un gain net récurrent pour la balance des changes algérienne de l'ordre de 1,5 milliard de dollars par an. Sous le pilotage de Sonatrach, chef de file de la partie algérienne, la JV sera constituée entre les sociétés algériennes Asmidal (34%) et Manal (17%), et des sociétés chinoises (49%) dont le chef de file est Citic Construction. De notre envoyée spéciale à Tébessa Zahra Kefane