Lors de l'adoption du texte relatif à l'accord de pêche UE-Maroc le 29 novembre passé à Bruxelles, la Suède a rendu publique une déclaration dans laquelle elle a exprimé son opposition aux décisions du Conseil européen en expliquant que l'accord en question ne respectait pas les arrêts de la Cour de justice européenne (CJUE) qui a affirmé que le Sahara occidental était un territoire distinct et séparé du royaume du Maroc et que toute extension d'accord à ce territoire requiert le consentement du peuple du Sahara occidental. La propagande du Makhzen qui a battu les tambours de victoire aux décisions du Conseil européen, s'est gardée de faire cas de la voix discordante de la Suède. Elle a de même fait silence que la Cour de justice européenne dont le Conseil européen a bafoué l'autorité juridique a de nouveau réaffirmé le statut du Sahara occidental en tant que territoire séparé et distinct en arrêtant que l'accord sur l'aviation civile conclu en janvier 2018 entre l'Union européenne et le Maroc est sans application au territoire du Sahara occidental et à son espace aérien. L'opposition exprimée par la Suède et la confirmation par la CJUE de l'illégalité des accords que l'Union européenne a signés ou viendrait à signer avec le Maroc sans tenir compte de ses arrêts ont été sciemment occultées par la propagande du Makhzen qui s'est fixé pour mission de vendre à l'opinion marocaine que sur la question du Sahara occidental il y aurait un consensus international sur sa marocanité. Cette Union européenne dont le monarque Mohamed VI et la diplomatie marocaine pensent s'être acquis la connivence et la collusion dans l'affaire du Sahara occidental va devoir s'attendre à des procès qui vont pleuvoir sur elle, initiés par le Front Polisario, les collectifs et organisations qui soutiennent sa cause en vue de la contraindre au respect de l'Etat de droit dont elle se prétend le héraut incorruptible et sans complaisance sur la scène internationale. Cette même Union européenne se doit de clarifier sa position sur le conflit du Sahara occidental qui est pour le moins ambiguë. Elle ne peut en effet continuer à prétendre soutenir la solution de ce conflit prônée par les Nations unies qui stipule le droit du peuple sahraoui à s'exprimer sur le statut qu'il veut pour son territoire, mais en cautionnant dans le même temps la politique du fait accompli du Maroc visant à l'intégration du Sahara occidental dans le royaume ce qui revient à faire échec à la solution onusienne. La Suède, mais d'autres Etats de l'Union européenne pousseront inéluctablement à la clarification de la position de leur ensemble géopolitique qu'ils savent lui être dictée par le duo France-Espagne dont la partialité pro-marocaine a pour moteur ses intérêts économiques dans le royaume et sa vision néocoloniale à l'égard de ce dernier. Le respect de l'Etat de droit sera l'argument imparable que ces Etats opposeront à ce duo et aux pays qu'il a entraînés dans la forfaiture à son encontre.