En réponse à la question écrite adressée à la Commission européenne par l'eurodéputée Paloma Lopez sur les mesures qu'elle compte prendre pour obliger les Etats membres de l'Union européenne à se conformer à l'arrêt de la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) qui a conclu que les accords d'association et de libéralisation UE-Maroc ne s'appliquent pas au Sahara occidental, le commissaire européen aux affaires économiques Pierre Moscovici a affirmé que « la Commission travaille sur le meilleur moyen de donner suite à la décision de la Cour » en tenant compte « des intérêts du peuple du Sahara occidental ». Ce qui induit implicitement que la Commission européenne s'est résolue à tenir compte de l'arrêt de la CJUE ayant stipulé que le territoire du Sahara occidental a un statut « séparé et distinct » du Maroc, garanti par la Charte des Nations unies. Il est donc à espérer que les discussions en cours entre la Commission européenne et le Maroc ne donneront pas lieu à des échappatoires qui viseraient à contourner l'arrêt émis par la cour européenne de justice. Ce que ne manqueront pas de tenter d'obtenir d'elle les Etats dont cet arrêt contredit la thèse qu'ils soutiennent de la « marocanité » du Sahara occidental et la horde de lobbyistes stipendiés par le Makhzen qui s'emploient à la faire reconnaître par la Commission et le Parlement européen. Comme l'a déclaré notre ambassadeur à Bruxelles, « les propos de Pierre Moscovici vont dans le bon sens » mais c'est en s'en tenant à l'application de l'arrêt de justice de la CJUE que l'Union européenne se conformera à l'Etat de droit dont elle exige le respect dans ses relations et son partenariat avec les tiers. La réponse faite par le commissaire aux affaires économiques à l'eurodéputée Paloma Lopez est l'indice que l'instance européenne à laquelle il appartient ne s'est pas aplatie devant le forcing diplomatique et lobbyiste et le chantage à « l'émigration » exercé sur elle par le Maroc et ses relais hantant les coulisses des institutions de l'Union européenne. Les défenseurs de la cause du peuple sahraoui ne doivent pour autant baisser la garde et leur vigilance à dévoiler les manquements par des Etats de l'Union européenne au respect de l'arrêt de justice stipulant qu'il « ne peut y avoir aucune exploitation économique au Sahara occidental sans le consentement du peuple sahraoui ». Une stipulation qui sous-tend que cette restriction ne peut être levée que quand le peuple sahraoui exercera sont droit à se prononcer sur son avenir par la voie de la consultation référendaire à laquelle le Maroc et ses soutiens font obstacle malgré toutes les résolutions onusiennes et de l'Union africaine sur le Sahara occidental qui en font le passage obligé et déterminant pour toute solution envisageable visant à mettre fin au conflit dont ce territoire est le théâtre. Ce énième camouflet infligé à la diplomatie marocaine s'accompagnera dans le royaume, comme cela est coutumier chez le Makhzen et ses organes de propagande, par une campagne médiatique anti-algérienne qui présentera l'Algérie en tant qu'acteur principal à son origine et mû par le dessein d'entraver l'intégrité territoriale du royaume aux frontières incluant le territoire du Sahara occidental. Leur façon de persister dans le déni de la réalité colonialiste oppressive de l'occupation marocaine de ce territoire.