Le cyber activiste Amir Boukhors, plus connu sous le pseudonyme de Amir DZ, a été condamné, dans la soirée du Réveillon, à trois ans de prison ferme et un million de dinars d'amende par contumace par le Tribunal de Sidi M'Hamed à Alger. De son côté, le rappeur Réda City 16, de son vrai nom Réda Hmimid, a écopé d'un an de prison dont six mois ferme. Les deux autres inculpés, Billal Tahkout et le propriétaire du site Aldjazair24, Ilyas Hadibi, qui étaient en liberté provisoire, ont été relaxés dans le procès sur ce qu'il est convenu d'appeler le réseau de Amir DZ qui s'est spécialisé, selon l'accusation, dans le chantage et la diffamation. Le parquet avait requis la peine de deux ans de prison ferme assortis d'une amende de 100.000 DA contre les accusés, placés en détention provisoire, Réda City 16 et les deux blogueurs, présentés comme ses complices présumés, Ahmed Chaoui et Madani Rouabhi. Pour Tahkout et Ilyas Hadibi, le procureur de la République a requis un an de prison ferme assorti d'une amende de 100.000 DA. Tandis qu'une peine de 5 ans de prison ferme a été requise contre Amir Boukhors. D'après le site ALG24, et selon les déclarations de Naim Mazouz, ce dernier affirme avoir rencontré Réda City 16 à qui il aurait donné 40.000 euros pour qu'il joue les intermédiaires auprès d'Amir Boukhors et le convaincre de ne pas diffuser d'autres vidéos le concernant. En outre, une vidéo soumise au tribunal montre Billel Tahkout discuter avec Ilyas Hadibi du transfert de sommes en devises par Réda City 16 pour les remettre au propriétaire de la page Facebook incriminée. Par ailleurs, des messages échangés entre Ilyas Hadibi et Réda City16, remis à la justice, concerneraient des «informations scandaleuses» au sujet notamment du Groupe SIM et d'autres personnalités. Pour l'autre plaignant, à savoir Bellat, il aurait refusé de financer une émission télévisée de l'accusé principal Reda Hmimid. Ce dernier aurait ainsi chargé Amir Boukhors de l'attaquer via sa page Facebook. Plusieurs personnalités médiatiques et artistiques ont été impliquées dans cette affaire qui avait défrayé la chronique et donné lieu à un immense élan de solidarité. Selon l'enquête judiciaire, certains mis en cause auraient fait chanter deux hommes d'affaires, Mazouz et Bellat, en les menaçant de publier des enregistrements vidéos privés avec la présumée complicité du blogueur Amir DZ, et d'autres auraient payé ce dernier pour diffuser des informations sur les victimes. Le procès s'est déroulé le 18 décembre dernier avant d'être reporté pour le 31 décembre pour absence de la partie civile. Parmi les personnes arrêtées en marge de l'enquête de la gendarmerie nationale, l'humoriste Kamel Bouakaz, l'ancien footballeur Fodil Dob et Houari Boukhors, le frère de Amir DZ, placés en détention provisoire à la prison d'El Harrach, le 22 octobre dernier, et remis en liberté provisoire, dans l'attente de leur procès, prévu le 24 février prochain. Un rassemblement a été organisé devant le Théâtre national, au centre d'Alger, pour exiger la remise en liberté des trois prévenus et du chanteur Réda City 16, poursuivi pour les mêmes chefs d'inculpation, ce qui avait donné lieu à l'arrestation, une nouvelle fois, du directeur des médias en ligne Algérie Direct et Dzair Presse, Adlène Mellah, condamné, le 25 décembre dernier, à un an de prison ferme pour attroupement illégal et rébellion. Les avocats du journaliste ont fait appel et l'audience a été fixée pour la mi-janvier.