Maintenant que cette élection est reportée, que le décrié 5ème mandat est enterré et, surtout, que le 'plan B'' du report est devenu de notoriété publique, il ne reste plus aux Algériens toutes tendances confondues qu'à attendre les premiers balbutiements du gouvernement de transition qui devrait préparer la prochaine élection présidentielle. Le «hirak» algérien a-t-il été foudroyé par un inattendu programme de sortie d'une crise qui prenait la forme d'un mouvement citoyen nouveau et de plus en plus coordonné pour imposer un changement de mode de gouvernance combien de fois reporté ? Il est certain que passé le moment de surprise, la rue algérienne a compris et a remis ses revendications en bandoulière pour cette fois se faire bien comprendre, d'autant que les partis d'opposition et les personnalités politiques ont refusé le «deal». Le coup de semonce de la rue algérienne aura été entendu, mais force est de croire qu'entre l'interprétation du coup de gueule populaire contre le pouvoir, qui a fermé tous les territoires de la libre expression et d'un avenir moins stressant pour la jeunesse, et les propositions mises sur la table, il y a de fortes ressemblances quant à un plan déjà « ourdi » pour éviter cette présidentielle, mais contrarié par les flagorneurs du FLN. A l'évidence, le report de l'élection présidentielle et la mise en place d'une conférence nationale inclusive devant ouvrir la voie vers la tenue d'une élection présidentielle démocratique et transparente étaient le «vrai» plan pour contourner l'échéance du 18 avril et prolonger le 4ème mandat. Dans l'intervalle, tout serait mal passé et confirme les 'fuites» sur la préparation d'une conférence nationale qui viendrait après le report de la présidentielle. Une fois encore, les ravalements de façade du pouvoir, avec un gouvernement de compétences nationales de transition qui devrait être mis en place dans les prochains jours, ne vont rien apporter de nouveau, si ce n'est donner une seconde vie à un système de gouvernance que les Algériens, d'ici et du monde, ont repoussé, renié et dénoncé. Ce n'est ni une arnaque ni une supercherie, mais l'évidence même oblige tous les Algériens à rester sceptiques envers ces changements aseptisants d'une situation politique qui devenait franchement chaotique, comparativement à la bonne tenue spontanée des manifestations contre le 5ème mandat et pour un changement politique radical dans le pays. Ces grandes espérances populaires ont-elles été trahies ? L'avenir le dira, mais, pour le moment, il ne faut surtout pas se réjouir, et attendre la suite des événements. « Un pas en avant, deux pas en arrière » ?