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Aïn Temouchent: Tension à l'APC et des non-dits
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 14 - 04 - 2019

La toile nous plonge parfois dans des scènes surréalistes, comme celle décrite par une vidéo réalisée par le bureau de la chaîne de télévision En Nahar à l'occasion de la tenue de la session extraordinaire de l'APC d'Aïn Temouchent en proie à une crise interne depuis un mois.
On y voit un aréopage d'élus de la ville très décontracté, certains la mine crispée, d'autres l'air absent, occupés à suivre du regard les volutes de leur cigarette tandis qu'un frondeur n'a pas trouvé meilleur endroit pour se couper les ongles que la salle de délibérations. Une façon singulière à travers ces postures d'exprimer un désaccord latent entre le président de l'instance populaire et une bonne partie des représentants du peuple si tant est qu'ils se considèrent encore comme tels. Une ambiance de farniente à la limite du mépris. La vidéo, comme on s'en doute, a fait jaser le milieu des internautes. Que se passe-il donc au sein de l'APC qui nous vaut un aussi affligeant spectacle ? Selon Mr Didi Abdelghani, le maire de la cité de Sidi Saïd, le malaise a commencé à couver dès l'installation de l'assemblée il y a quatorze mois de cela. La distribution des postes sur la base des résultats du scrutin de 2017 n'avait pas manifestement plu à tout le monde. Sur les 23 élus, 14 d'entre eux ont obtenu des détachements, des positions régies par le décret exécutif n° 13/91 du 25 février 2013 - J.O. n° 12 lequel décret accorde des indemnités assez substantielles en fonction du nombre d'habitants, soit environ près de 07 millions de centimes le mois pour chaque édile communal permanisé (délégués et vice-présidents) et un salaire consistant pour les maires et les présidents d'APW. Le simple membre, lui, a droit à une prime mensuelle de 10.000 dinars. Sacré système qui a fait de la rente un moyen de domestication capable d'entamer les convictions les plus ancrées. Même la foi religieuse n'a pas résisté aux tentations envoûtantes de la ‘'chkara''. Quand une minorité d'élus désintéressée se dévouent à la chose publique, d'autres se complaisent dans la recherche de privilèges oubliant leurs devoirs. Peut-être qu'on ne serait pas arrivé à une pareille situation explosive si ceux ou celles qui ont reçu la confiance du peuple n'avaient pas perverti les institutions populaires. Les walis et chefs de daïra sont amenés ainsi à gérer des conflits indépendants de leur volonté alors que des tâches plus importantes les mobilisent. A ce jeu dévastateur, le FLN et le RND, les deux partis - ou fléaux politiques - emblématiques ont rivalisé d'imagination instituant un statu quo qui s'est avéré dangereux pour l'unité de la nation. Revenons à ce triste épisode de l'histoire de l'APC de Temouchent.
Les opposants, majoritaires, reprochent au maire son manque de communication. «Il ne nous consulte pas quand il s'agit de cas importants…» confie un élu du même bord que le président. Que faut-il comprendre par ‘'important'' ? Des attributions de marchés ? Des adjudications ? Des régularisations ? Ou les projets de développement ? Le maire, lui, ne l'entend pas de cette oreille et rétorque que les délibérations antérieures à la contestation attestent de l'existence d'un débat critique autour de la gestion de l'APC : «je suis de nature ouvert à toutes les discussions profitables aux citoyens » et d'ajouter «c'est un procès d'intention monté par une poignée d'élus qui n'a pas été satisfaite lors de la répartition des postes avec incidence financière. De plus, j'ai touché à certaines pratiques dans l'octroi des marchés… »
Conflit d'intérêts
Un membre élu du RND ne partage pas ce point de vue et soutient que le marché des cantines scolaires a relevé de la seule appréciation du maire qui aurait également procédé à l'aménagement de la salle de délibérations sans l'aval du bureau exécutif. Il convient de préciser, s'agissant de ce dernier grief, que ces aménagements, du reste assez réussis, ont constitué la première opération de la nouvelle équipe, opération réalisée alors que le budget n'était pas encore voté. Réaction du maire «c'est le seul artisan valable qui a accepté de travailler sans attendre les paiements. La commission des finances a approuvé ces choix et le bureau a entériné comme le prouvent les délibérations. Où est le mal ? Ils ont constaté les changements et ne se sont jamais plaints devant moi». Dans son plaidoyer, M. Didi Abdelghani, visiblement désabusé, est allé plus loin en évoquant des pressions: «la loi me donne des prérogatives que j'entends assumer pleinement. Mme le Wali nous a constamment soutenus et assistés, notamment quand il a fallu faire face aux problèmes liés au cadre de vie du citoyen. Elle vient de relancer le projet du théâtre de verdure du jardin public en dégageant une enveloppe de plus de 05 milliards de centimes. Le chef de daïra, un homme d'expérience, nous accompagne régulièrement dans nos actions. Du côté de la tutelle on n'a pas à se plaindre. Mais des forces externes à l'APC essayent avec la complicité de certains élus de casser cette dynamique en s'en prenant à ma personne. Ce n'est pas facile de remettre en cause des modes de gestion opaques. Je gêne quelque part. Je suis fils de chahid, il m'arrive de commettre des erreurs comme tout le monde mais je m'évertue dans la mesure du possible de demeurer fidèle à la mémoire de nos aînés qui se sont sacrifiés pour ce pays…» a conclu le président de l'APC d'Aïn Temouchent.
Dans ce climat de suspicion, les citoyens sont pris en otage. La fameuse réunion extraordinaire comportant 11 points, dont le projet de ventilation des subventions sportives et la campagne ‘'Ramadhan'' visant les citoyens démunis, s'est achevée avant de commencer. L'opposition ayant refusé de cautionner l'ordre du jour. Après ce clash, des représentants d'associations invités par le maire en tant qu'observateurs ont fustigé le groupe d'élus réfractaires en proférant de graves accusations. M. Soufi Saïd, le doyen de l'assemblée et assurément le plus avisé des membres élus de par son statut d'ancien secrétaire général de l'APC à la retraite, a consenti à livrer son point de vue sur cette guéguerre : «la réunion revêtait un caractère extraordinaire. Nous avons demandé à ce qu'elle se limite à deux ou trois points urgents d'autant que l'ordre n'a jamais été approuvé en séance préparatoire comme le stipule le code communal. Nous ne sommes pas contre la présence d'observateurs mais personne ne nous a demandé notre avis. Pour ma part je me suis entièrement investi comme simple membre dans le conseil, l'élaboration des budgets et des cahiers des charges. J'ai appelé à plus de communication et de synergie dans les efforts mais il n'y a pas d'écoute sérieuse de la part du président ». Un avis que M. Touil Hafidh, le responsable de la commission des finances, bat en brèche par ces propos : «je suis d'accord avec les contestataires quand ils relèvent la lourdeur de l'ordre du jour, mais à qui la faute lorsqu'on sait que c'est la seconde réunion qui a été annulée ? On n'a fait qu'ajouter les dossiers en suspens aux nouveaux points inscrits à cette rencontre avortée. Rien ne nous empêchait, comme cela se fait, de prolonger la session sur deux ou trois jours pour épuiser tous les points et avancer. La commission que je préside est ouverte à l'ensemble des élus dont c'est le droit le plus absolu de demander des informations. Lavons notre linge sale en famille sans tomber dans l'insulte, la population attend de nous autre chose… » Voilà qui a le mérite d'être clair. Les élus de la cité pouvaient assurément, en cette phase cruciale de la vie nationale, faire l'économie d'un bras de fer qui n'arrange personne. Bien au contraire, la poursuite du blocage risque de déboucher sur une dissolution comme le prévoit les textes.
Il est temps pour les représentants de la population d'aplanir leurs divergences et de se concentrer sur leur aussi mission. Pour l‘instant, l'administration appelle à l'apaisement et à la raison. La wilaya ainsi que la daïra œuvrent pour un retour à la normale. Même l'association pour la promotion du citoyen et de la citoyenneté que préside le moudjahid Bouziane Nehari a offert ses bons offices afin de dissiper les malentendus. Espérons que ces appels seront entendus et que la sagesse prévaudra.


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