Alors que la date limite de dépôt des candidatures pour la présidence de la République au Conseil constitutionnel a pris fin, hier, à minuit, deux chefs de parti, candidats à la candidature, ont annoncé leur retrait de la course à El Mouradia. Le président du Front Al-Moustaqbal, Abdelaziz Belaïd, renonce à se porter candidat à cette élection, emboîtant le pas à Belkacem Sahli, le SG de l'Alliance nationale républicaine (ANR) dont le parti a annoncé, hier, qu'il suspend sa participation au scrutin présidentiel. Il explique cette décision par l'absence des conditions nécessaires pour la réussite de cette élection. En effet, l'ANR affirme avoir conditionné la candidature de son secrétaire général par la nécessité d'accompagner la solution constitutionnelle par une série de mesures politiques pour rassurer l'opinion publique, et «restaurer la confiance» entre le hirak et le pouvoir, notamment en mettant en place un gouvernement de «compétences nationales, à sa tête une personnalité indépendante et consensuelle». Il cite aussi la mise en place d'une instance indépendante de surveillance des élections, et la révision du code électoral, et plaide pour le report des élections de quelques semaines. Ces deux hommes avaient officiellement retiré les formulaires individuels de souscription à l'élection présidentielle du 4 juillet 2019, selon la liste fournie par le ministère de l'Intérieur. Selon la même source, le troisième candidat partisan est le président du Front algérien de développement, de la liberté et de la justice et de l'équité (FADLE), Tayeb Yennoune qui fait partie des 77 candidats à la candidature qui ont retiré les formulaires de souscription individuelle. Pour rappel, l'ANR et le Front El Moustakbel avaient participé, aux côtés du FLN du RND, aux consultations initiées en avril dernier par le chef de l'Etat, Abdelkader Bensalah, en vue de préparer l'élection présidentielle du 4 juillet prochain. Une participation qui leur a valu une fronde générale les accusant d'opportunisme. Pour rappel, Abdelaziz Belaïd, déjà candidat à la présidentielle de 2014, s'était retiré, en mars dernier, du scrutin du 18 avril qui devait consacrer un cinquième mandat de Bouteflika. Il avait dit ne pas pouvoir cautionner l'hérésie de la candidature du président. De son côté, Ali Ghediri, à qui on prêtait une intention de se présenter à cette élection, a précisé que «pour l'élection du 4 juillet, je ne suis pas candidat, je n'ai retiré aucun formulaire et n'ai déposé aucun dossier au Conseil constitutionnel. Je ne peux pas aller contre la volonté du peuple, je suis un fils du peuple et je respecte ce peuple et sa révolution». Face à ces deux défections, il est plus que probable qu'on s'achemine forcément vers le report des élections d'autant plus que le reste des candidats à la candidature sont d'illustres anonymes. Reste à connaître maintenant la position de l'état-major de l'ANP qui, mis devant le fait accompli, n'aura pas assez d'alternatives pour manœuvrer.