Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Mohamed Miraoui, s'est engagé, mardi dernier, à partir de Blida, à prendre des sanctions contre les responsables à l'origine de la perturbation et de la pénurie des médicaments au niveau national. Lors d'une conférence de presse, il a déclaré qu'il ne tolérerait jamais de telles pratiques. Les menaces du ministre de la Santé interviennent dans un contexte de tension autour de la disponibilité des médicaments particulièrement ceux destinés aux malades chroniques. En mai dernier, le directeur général de la Pharmacie et des Equipements médicaux, au ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Djaoued Bourkaib, avait annoncé que « des mesures urgentes » ont été prises pour palier la pénurie de médicaments, notamment en ce qui concerne les maladies chroniques. Parmi ces mesures, il a cité le recours à l'importation complémentaire de ces médicaments, qu'il a qualifiés de « vitaux », en cas de non-respect des engagements par les producteurs qui ont trois mois pour satisfaire les commandes. Dans le cas contraire et en parallèle du programme d'importation complémentaire, le ministère de tutelle prendra des mesures coercitives à l'encontre des défaillants. Le ministre a également rappelé que ces services ont ouvert une enquête, à ce propos, et dont les résultats seront communiqués prochainement afin d'établir un diagnostic précis de la situation. Par ailleurs, Mohamed Miraoui a annoncé la création, dans son département, d'une «commission de veille», composée du directeur général de la Pharmacie, du Syndicat national algérien des pharmaciens d'officines (SNAPO), des distributeurs de médicaments, du Conseil national de déontologie et des producteurs, pour un suivi hebdomadaire de la situation au niveau national. Une commission qui devra avoir des annexes locales, comme souhaité par le ministre, dans le but de mener des visites d'inspection et l'identification des dysfonctionnements dans la chaine de distribution. Djaoued Bourkaib avait aussi évoqué la question, en soulignant le renforcement de la concertation dans le cadre de la Commission des cellules de veille ainsi qu'une révision du programme d'importation, à partir de 2020, pour garantir, tous types de médicaments. Il avait aussi fait état de la consolidation du contrôle, en coordination avec le ministère du Commerce, de toute la chaîne nationale de production de médicaments ainsi que des transactions commerciales y afférentes, évoquant des agissements qu'il a qualifiés « d'illégaux », sans donner plus de précisions. Le ministre de la Santé a, quant à lui, indiqué que le programme annuel de distribution de médicaments, tracé par le ministère de la Santé, « est suffisant mais nous avons enregistré des perturbations et une pénurie, d'où l'impératif d'identifier les dysfonctionnements dans la chaîne de distribution, pour les traiter».