Revenant sur la décision du gouvernement de supprimer la règle 51/49, le ministre du Commerce, Saïd Djellab, a précisé que sa révision ne sera pas appliquée sur les domaines de souveraineté afin de préserver l'intérêt national. «La suppression de cette règle a été décidée dans le cadre de la loi de finances 2020 et suivra des mécanismes à mettre en place pour définir les secteurs qu'elle ne touchera pas», a-t-il déclaré, hier, à la chaîne 1 de la Radio nationale. Il a indiqué que cette révision est un message fort à tous les investisseurs étrangers affirmant que les investissements algériens sont prometteurs. Une révision qui prépare aussi le terrain à une meilleure intégration sur le marché africain qui ouvrira ses portes en juillet prochain, a-t-il ajouté à ce propos. Le ministre du Commerce a, par ailleurs, insisté sur la nécessité de restructurer la balance commerciale algérienne en transformant l'économie nationale. Il s'attend aussi à une baisse significative de la valeur des importations d'ici la fin de l'année qui pourrait atteindre 42 à 44 milliards de dollars, après avoir chuté à 46 milliards de dollars en 2017 et 2018 suite à l'interdiction de l'importation de certains produits manufacturés. Au sujet des dernières mesures adoptées par le gouvernement algérien pour encourager les investissements des jeunes dans le secteur des technologies, Saïd Djellab a expliqué que la valeur des services dans la balance des revenus en Algérie est d'environ 11 milliards de dollars par an dont 4 milliards sont liés aux services numériques et technologiques. A cet égard, il a souligné que la décision d'exempter les jeunes porteurs de projets technologiques et numériques de tout impôt ne les empêche pas pour autant de déclarer leurs activités à l'administration qui les suivra progressivement dans leurs premières années. «Si nous ne développons pas les services numériques nationaux et ne les intégrons pas dans l'économie, nous les importerons à l'avenir», a-t-il prévenu. Il a également évoqué la mise en place de l'Agence nationale de numérisation, avant la fin de l'année en cours, laquelle définira les grandes lignes stratégiques pour la promotion de l'utilisation des technologies modernes et l'émergence d'une économie numérique reposant sur les start-up. Il a aussi parlé de la généralisation des systèmes de paiement électronique afin de mieux suivre les mouvements de capitaux dans le commerce électronique et d'éliminer les activités parallèles. A ce propos, il a indiqué que tous les commerçants et artisans ont une année pour se conformer au paiement électronique déjà en vigueur dans certains établissements publics, à l'image de la Caisse nationale de sécurité sociale et le Centre national du registre de commerce. Selon lui, des consultations sont en cours entre les services du Commerce, les distributeurs et les grossistes afin d'intégrer le système de paiement électronique et la facturation des activités commerciales qui doivent, selon les concernés, être réexaminés du point de vue fiscal. Le ministre du Commerce a rappelé que les jeunes porteurs de projets n'ont plus besoin d'un contrat de location pour prétendre à un registre de commerce, une décision déjà appliquée au niveau du Centre national du registre de commerce. «Un jeune qui a une idée, un projet, peut enregistrer l'adresse de son domicile chez le notaire pour avoir son registre de commerce. Ce n'est pas la peine qu'il cherche une location ou un crédit pour louer un local, son adresse est valable au niveau de son registre de commerce», avait déjà déclaré Djellab en février dernier.