De Bordj Bou-Arréridj Ammar Zitouni À l'occasion de la rentrée sociale, le ministre du Commerce, M. Saïd Djellab a choisi pour sa première sortie sur le terrain, la wilaya de Bordj-Bou-Arréridj, où il s'est dit très satisfait du processus de diversification de l'économie nationale imposé par les autorités locales et amplement concrétisé sur le terrain par les différents opérateurs économiques sous la direction personnelle du wali de Bordj Bou-Arréridj, M. Salah El Affani, qui selon le ministre du Commerce, est en train d'appliquer sur le terrain les directives et les orientations du président de la République, Monsieur Abdelaziz Bouteflika, relatives à la mise en relief d'une politique commerciale qui protège et offre une marge de manœuvre aux producteurs algériens. " Une politique qui encourage la promotion de la production nationale, une politique totalement orientée vers la diversification du produit national dans le secteur industriel et agricole et une politique qui incite et encourage l'investissement et le partenariat, l'exemple, l'expérience qui se font à Bordj Bou-Arréridj sont probants et rentables pour l'économie nationale ", a déclaré M. Djellab qui a ajouté devant les opérateurs locaux que cette politique commerciale voulue par le Président Abdelaziz Bouteflika a aussi pour but de " diversifier les produits à l'exportation hors du secteur des hydrocarbures .
Bordj Bou-Arreridj au diapason avec la diversification de l'économie nationale Le ministre du Commerce s'est dit " très content et " très satisfait " de constater que le tissu industriel à Bordj Bou-Arréridj fabrique à grande échelle tous les produits qui ont été interdits à l'importation (décision en vigueur prise par le gouvernement depuis plus de 6 mois). Une décision volontariste du gouvernement qui commence à donner ses fruits et des résultats rentables pour l'économie nationale en général notamment en ce qui concerne la diversification de la production nationale. Le ministre en veut pour preuve que la liste des produits interdits à l'importation est fabriquée ici à Bordj Bou-Arréridj par des opérateurs algériens ou en partenariat. M. Djellab s'est voulu rassurant dans ce domaine en soulignant que ce système (modèle) de gouvernance économique va en progression dans le cadre de la protection de l'économie nationale à travers l'encouragement à l'investissement.
Un droit additionnel provisoire Le ministre a annoncé qu'il sera procédé d'ici la fin du mois en cours la mise en application d'une étape additionnelle, un droit additionnel provisoire touchant tous les produits interdits à l'importation et fabriqués en Algérie. Pour lui il s'agit tout simplement de la " réhabilitation du commerce extérieur " et une "protection suffisante pour les investisseurs ".il s'est très satisfait de constater la consistance et la diversification de l'activité industrielle à Bordj Bou-Arréridj qui couvre amplement le marché national avec comme objectif principal l'exportation vers le marché régional et international avec des produits de qualité et des prix abordables pour le consommateur algérien. M. Djellab notera à cet effet que les opérateurs nationaux auront la marge de manœuvre de développer la production nationale et de l'augmenter au fur et à mesure à travers de " nouveaux instruments qui seront mis en place à partir de la fin du mois en cours, le droit additionnel provisoire. A ce sujet il a rappelé que toutes les propositions suggérées lors des réunions avec les opérateurs économiques sont pratiquement en phase de finalisation pour ensuite entamer cette nouvelle étape en matière de protection d'investissement de la production nationale et d'encouragement à l'investissement.
Condor un leader industriel puissant Le ministre du Commerce a exprimé toute sa reconnaissance au Groupe Condor dont il la visité l'usine de fabrication de modules solaires photovoltaïques de la technologie de silicium mono et polycristallin, d'une capacité de 75Mw+an avec une gamme allant de 70 Wc à 230 Wc. " L'industrie des plaques photovoltaïques en Algérie est une industrie naissante, nouvelle qui permet de gagner une grande économie en énergie. Une énergie renouvelable qu'il faudra généraliser dans les écoles, hopitaux y compris les habitations surtout qu'il y a un grand marché national dans ce secteur des énergies renouvelables, une industrie qu'il faut développer. Il faut donc encourager les promoteurs de cette énergie d'autant plus qu'il y a une prévisibilité à tracer en matière d'énergie renouvelable. Aussi nous sommes là pour protéger la production nationale et l'exportation de cette énergie ", a souligné M. Djellab.
Stratégie nationale de diversification des exportations M. Djellab évoquant les exportations et en rapport avec l'activité de Condor dans ce domaine, a annoncé à partir du mois d'octobre prochain une nouvelle étape, celle de " La stratégie nationale de diversification des exportations ",la réflexion sur ce dossier a été entamée depuis neuf mois et dont l'étude est en cours de finalisation pour entrer en vigueur en 2019 et qui répond à tout ce qui a été relevé sur le terrain, le cas de la wilaya de Bordj Bou-Arréridj " ; le ministre explique qu'il y aura des mesures et des réformes qui vont développer les explorations et il en veut pour preuve le plan de charge de Condor qui, dit-il, a exporté pour le premier semestre de l'année en cours 20 millions de dollars sur un objectif de l'année 2018 de l'équivalent exportation de 50 millions de dollars. Voilà un indice encourageant pour un seul opérateur en l'occurrence Condor en produits électroniques et électroménagers ". Plus en détail sur cette stratégie dédiée à l'exportation, M. Djellab dira : " On ne peut plus continuer à réagir par rapport aux problèmes. C'est fini la réaction, on subit l'action et on réagit. Et c'est ainsi que la bonne décision d'élaborer une stratégie nationale de diversification des exportations dans un périmètre proactif et de perspectives surtout que tous les problèmes ont été posés et cernés depuis six mois dans un cadre d'analyse. Cette stratégie est élaborée sur une période de cinq ans 2019-2023 et va offrir toutes les mesures qui vont accompagner, y compris les réformes dans tous les domaines (transformation-soutien à l'exportation, prime à l'exportation-un guide de l'exportateur, voire l'exportateur agréé- le dédouanement qui se fait directement à l'usine) ". Le ministre explique que ladite stratégie à la diversification des exportations va naître avec toute cette panoplie de mesures pour s'étaler sur une période quinquennale (2019-2023). "Il faut avoir cette vision parce qu'on est n'est pas seul dans le monde. L'Algérie est un pays qui a une puissance économique régionale qui est peu exploitée ".
Condor avec déjà 20 millions de dollars d'exportation Le président du Conseil d'administration de Condor-Electronics, M. Abderrahmane Benhamadi a au cours de cette visite du ministre du Commerce, dévoilé les ambitions de son Groupe à se développer davantage à l'international. Il a étayé ses propos en dévoilant un chiffre d'affaires (CA) à l'export de plus de 20 millions de dollars au premier semestre de l'année 2018. " Nous sommes en train de travailler pour clôturer l'année en cours avec un CA de 50 millions et nous nous sommes fixé l'objectif d'atteindre les 500 millions de dollars à l'horizon 2022 ". Pour le président du Conseil d'administration de Condor, M. Abderrahmane Benhamadi " Les enjeux environnementaux du contexte local et international expliquent le choix de Condor de s'ouvrir aux perspectives de développement durable en investissant pas moins de 938 millions de dinars dans un projet " Energie renouvelable ". L'usine de Condor dédiée à l'énergie solaire, à la fabrication des panneaux photovoltaïques avec technologie du silicium dont la puissance peut varier entre 70 w à 28 w (mono et poly). Ce produit est destiné à un usage en industrie (stations solaires), aux habitations, au pompage agricole, à l'électrification rurale et à l'éclairage public. Condor prend en charge le dimensionnement des installations, la fabrication des panneaux solaires, l'installation et le service après vente ", a-t-il expliqué au ministre du Commerce.
Condor a besoin de partenaires M. Benhamadi soulignera que pour les grands projets dans ce secteur, Condor a besoin de partenaires. " Et s'il y aura une plus grande visibilité dans cette énergie renouvelable, nous sommes tout à fait disposés à doubler, voire tripler nos capacités de production dans une année ou deux, car nous n'avons aucun souci de ce côté-là ".
Regain dans les exportations hors hydrocarbures Dans le même registre, M. Djellab a noté que durant les sept premiers mois de l'année en cours, les exportations hors du secteur des hydrocarbures ont atteint 1,6 milliard de dollars alors qu'en 2017 elles n'ont atteint que 900 millions de dollars avec une hausse d'ici à la fin de l'année de 400 millions de dollars Pour le ministre du Commerce "C'est un encouragement et nous nous efforçons d'accompagner nos exportateurs à travers donc toutes les réformes qui seront mises en œuvre à partir de 2019 dans le cadre de la Stratégie nationale de diversification des exportations ".
Trois manifestations économiques à l'étranger En prélude à la mise en œuvre de cette stratégie nationale de diversification des exportations, M. Djellab annonce l'organisation de trois manifestations économiques à l'étranger. " A partir de la semaine prochaine, nous entamerons la préparation d'une manifestation économique à Washington pour l'accès au marché américain. La deuxième manifestation économique sera organisée en Belgique qui est le centre de l'Europe pour placer nos produits et dans le cadre de la politique commerciale de l'Algérie en direction de l'Afrique, la troisième et grande manifestation économique est prévue en Mauritanie. Un grand marché parce que la Mauritanie est une porte pour nous vers l'Afrique de l'Ouest. Ces trois manifestations à l'étranger verront la participation des grands majors de l'industrie algérienne ", a encore souligné M. Djellab.
Maîtrise de la facture des importations A deux question du "Maghreb de l'Economie " relatives à la hausse de la facture des importations et les récentes pressions de l'UE suite à la décision de l'Algérie d'interdire l'importation de certains produits, M. le ministre du Commerce a répondu " Lorsque l'on analyse, la facture des importations était en augmentation et depuis 2015 il y a eu une régression ce qui permet aujourd'hui de contenir et de maîtriser nos importations. Elles tournent entre 40 et 45 milliards de dollars pour le moment. Depuis 2016-17, la facture des importations est en train de se stabiliser à 40 milliards de dollars ". Selon le ministre, la stabilité de la facture des importations est le résultat de l'impact de la décision d'interdire l'importation de certains produits. " Les produits qui ont été interdits à l'importation lorsque l'on fait la comparaison entre 2017 et 2018, cela donne les chiffres suivants : nous avons ramené comme produits d'importation qui n'étaient pas encore interdits l'équivalent de 1,3 milliards de dollars en 2017 et pour l'année 2018 ce sont 300 millions de dollars qui sont rentrés et avec la décision d'interdiction nous avons fait l'économie d'un (1) million de dollars " . Concernant l'UE, M. Djellab dira : " Nous sommes en dialogue direct avec l'UE. Ils sont au courant de tout ce que nous sommes en train de faire. Le dialogue est donc permanent avec l'UE et nous n'avons aucun problème à ce sujet".