Le MCA a réalisé une excellente opération face au MCO, mettant ainsi fin à une disette de treize ans sans victoire à Oran. Lors de ce classico, le Mouloudia d'Alger a tiré sa force de la qualité technique individuelle de ses joueurs et, également, dans la présence massive de ses dirigeants. Le MCA n'a pas été totalement convaincant, mais a été tout de même supérieur à son adversaire du jour, notamment en première période où les Algérois avaient plusieurs opportunités de « tuer » le match. Cela a été reconnu par Casoni lui-même. « Face au MCO, nous avons montré deux visages. En première période, nous avons dominé notre adversaire, mais nous avons raté plusieurs occasions par manque d'efficacité. Par contre, on a été moins entreprenants en seconde mi-temps. Mais nous avons réalisé l'essentiel après avoir remporté le match. A présent, on doit oublier le MCO et penser au match de la Coupe arabe qu'on doit gagner sur un score sécurisant avant le match retour », a-t-il avoué en fin de partie au cours de laquelle Harrag a émergé du lot, devenant le nouveau dépositaire du jeu du MCA. Dans ce même contexte, certains sont allés vite en besogne en affirmant que c'est la saison de la consécration. Bernard Casoni, lui, ne veut pas s'enflammer. Le coach français évite de parler du titre, étant donné que le parcours est encore long et parsemé d'embûches, même si le MCA dispose de l'un des meilleurs effectifs du championnat mis à part dans quelques postes clés où certains éléments sont loin du niveau requis pour aspirer remporter le titre de champion d'Algérie ou de s'illustrer dans les compétitions internationales. Une chose est sûre, les prémices du grand retour du Mouloudia d'Alger sont visibles, à condition de créer l'union sacrée autour de ce club mythique et éviter les erreurs de gestion. A titre d'exemple, le recrutement sur insistance de Casoni de l'attaquant camerounais Rooney que la direction compte résilier son contrat compte tenu de ses limites techniques, au moment où le joueur en question a été engagé pour une mensualité de 10.000 euros avec d'autres avantages supplémentaires. Certaines erreurs ont été commises dans la gestion, ce qui a contraint la Sonatrach, l'actionnaire majoritaire, à exiger un audit et ouvrir une enquête sur l'argent dépensé qui avoisine les 20 milliards de centimes jusque-là, alors que les dettes se sont accumulées. Aujourd'hui et selon notre enquête, le Doyen traverse une crise financière, même si cela semble illogique au vu de l'apport considérable de la Sonatrach. Mais cette dernière a décidé de prendre le taureau par les cornes et éplucher l'argent dépensé. La première décision prise aura été la suppression de certains postes pour équilibrer la masse salariale évaluée, selon notre source, à plus de six milliards de centimes. Pour Fouad Sakhri, le nouveau DG du MCA, beaucoup de travail reste à faire, « le Mouloudia a besoin de ses propres enfants pour redevenir au-devant de la scène », nous a-t-il dit avant le match. Pourquoi Hireche a-t-il quitté le CA de la SSPA ? Pourquoi Ghrib a été limogé puis réintégré avant d'être de nouveau démis ? Dans quel but a-t-on poussé le docteur Bachi, vainqueur de la Coupe d'Afrique des clubs en 1976, vers la porte de sortie ? Ce sont les réponses à ces questions qui pourront permettre au MCA de retrouver sa notoriété afin de satisfaire son formidable public. A commencer par le prochain match de la Coupe arabe contre la formation d'Oman, le FC Dhofar, le 24 septembre prochain.