Le ministère de la Justice a affirmé jeudi dernier dans un communiqué sur la grève des magistrats être ouvert à toute initiative dans le cadre «du dialogue sérieux» respectant «l'indépendance des institutions, les droits du magistrat, les intérêts des justiciables et l'intérêt suprême de la société». «Le ministère de la Justice demeure ouvert à toute initiative dans le cadre du dialogue sérieux respectant l'indépendance des institutions, les droits du magistrat, les intérêts des justiciables et les intérêts suprêmes de la société, qu'il convient de placer au-dessus de toute considération», précise le communiqué. Dans le même sillage, le ministère a annoncé «la programmation d'une deuxième session ordinaire du Conseil supérieur de la Magistrature (CSM) au cours de la troisième semaine du mois de novembre pour examiner les recours introduits au sujet du mouvement annuel des magistrats», appelant «l'ensemble des magistrats, qui s'estiment lésés à introduire leurs recours qui seront tranchés dans le cadre des dispositions de l'article 19 de la loi relative à la composition du Conseil supérieur de la Magistrature, ses actions et ses prérogatives». Le ministère a, également, exprimé «son profond regret de voir de nombreux magistrats poursuivre leur débrayage en contradiction des textes juridiques interdisant ou organisant la grève au moment où ils sont tenus d'assumer une obligation fondamentale en vertu de leur fonction, à savoir le respect de la loi et la fidélité au serment qu'ils ont prêté et qui les oblige à tenir, en toute circonstance, une attitude fidèle aux principes de la justice». Le ministère regrette que «des magistrats de certaines juridictions entravent la liberté de travail en faisant recours à des méthodes inciviques en dépit de l'engagement du président du syndicat national des magistrats (SNM) lors de sa réunion avec le ministre de la Justice, garde des Sceaux, le 29 octobre 2019, à mettre fin à tous ces comportements en publiant un communiqué dans lequel il appelle au respect de la liberté du travail des magistrats», estimant que le «non-respect de cet engagement a mené à une atteinte aux droits des citoyens et à leurs libertés, lesquels n'ont pas bénéficié d'un service minimum comme il est en vigueur sur les plans national et international». Pour sa part, le SNM a affirmé dans un communiqué que le taux de suivi de l'appel à l'arrêt de tout travail judiciaire dans les différentes juridictions a atteint 98%. Il faut rappeler qu'une réunion de conciliation a eu lieu mardi dernier en début de soirée entre le ministère de la Justice et le SNM mais n'a pu aboutir qu'à une impasse. Le ministre de la Justice qui recevait une délégation du syndicat des magistrats, a dû constater l'attitude «inflexible» de ces derniers sur l'annulation du mouvement décidé «arbitrairement». De son côté, Belkacem Zeghmati s'est montré intraitable arguant au contraire que les membres du Conseil supérieur de la Magistrature (CSM) étaient au courant du mouvement et qu'ils l'avaient adopté. Du coup, les deux camps se sont quittés sans le moindre accord et les magistrats continuent toujours leur mouvement de grève illimitée dans toutes les juridictions du pays. Ainsi, le bras de fer entre le syndicat national des magistrats et le ministre de la Justice, Belkacem Zeghmati, se poursuit et le conflit s'enlise. Des comptes rendus concordants estiment que plus de 95% des tribunaux sont paralysés, au grand dam des citoyens pris en otage dans ce bras de fer.