On savait que le Hirak allait tôt ou tard se retrouver face à ses contradictions intrinsèques dès qu'il aura réalisé les attentes communes aux parties qui le constituent... Il a participé à faire échouer le 5e mandat, a permis de mettre hors d'état de nuire les symboles de la prédation et a fait naître l'espoir de l'amorce d'une nouvelle Algérie qui ne ressemblera plus à l'avant 22 février 2019. Quelle sera cette Algérie ? C'est là où les contradictions devront s'atténuer pour qu'un projet viable et porteur d'espoir devienne un contrat politique liant et consolidant la communauté nationale dans toute sa diversité. Pour ce faire, chacune des parties devra faire des concessions pour arriver à faire l'union dans la diversité... Et ce n'est pas une mince affaire, parce qu'il y a trop de poussière accumulée sous le tapis depuis l'avènement du Mouvement national. Aujourd'hui l'Algérie s'est donné un président de la République, mais cela reste insuffisant pour changer le système qui arrive à sa fin et qui reposait sur la légitimité historique. Pour dépasser cette étape de l'histoire politique de l'Algérie indépendante, il va falloir au plus vite déconstruire les fondements sur lesquels il reposait, à savoir le clientélisme et le népotisme, et bâtir un Etat de droit basé sur la légitimité démocratique et le mérite. Tout cela n'est réalisable que si la séparation des pouvoirs, la liberté d'expression, de réunion et d'association sont écrites comme Règles d'or d'une constitution pérenne.