La Ligue de football professionnel se réunira cet après-midi à l'Hôtel olympique de Dely-Brahim avec les présidents de club des Ligues 1 et 2. Les droits TV, la commission de résolution des litiges et le mercato d'hiver seront à l'ordre du jour de cette rencontre, qui a été, pour rappel, convoquée à la demande des présidents de club lors du tirage au sort des 32èmes de finale de la Coupe d'Algérie. Ce conclave est conçu de manière à trouver une solution aux problèmes financiers auxquels sont confrontés ces clubs et également la situation des clubs vis-à-vis la CNRL (Commission nationale de résolution et de litiges). Certains présidents ont carrément exigé la mise en veilleuse de cette structure, oubliant que celle-ci a été mise en place par la FAF qui n'a, rappelons-le, aucune mainmise sur les décisions de la CNRL. Selon notre enquête, le problème crucial réside dans les promesses données par Abdelkrim Medouar, comme nous l'a avoué une source proche du dossier, qui a promis lors d'une rencontre avec les présidents de club, durant l'intersaison, d'aider les clubs à apurer leurs dettes avec les droits de TV estimés à trois milliards de centimes. Mais la problématique est que l'ENTV qui, en ne s'acquittant pas de ses engagements financiers, a mis dans l'embarras le président de la LFP. Ceci est également valable pour les clubs de la Ligue 2 puisque Dzaïr TV, appartenant à Ali Haddad, aujourd'hui incarcéré, n'a pas honoré ses engagements financiers vis-à-vis la LFP. C'est le point essentiel et crucial qui sera débattu lors de la réunion d'aujourd'hui pour débloquer la situation des clubs qui sont interdits de recrutement où de nombreuses plaintes sont au niveau de la CNRL. On parle d'un montant global des salaires impayés aux joueurs des Ligues 1 et 2 de plus de 69,8 milliards de centimes au 1er décembre 2019. A titre d'exemple, le DRBT, ayant refusé de payer 350 millions de centimes à l'un de ses joueurs étrangers, aurait été sommé par la FIFA de payer trois milliards de centimes après que le joueur eut déposé plainte et exigé dommages et intérêts. Ce sont là les conséquences de la gestion approximative et sans respect des lois de la part de certains dirigeants, qui ne disposent d'aucun critère de compétence pour ce genre de gestion. Ajoutez à cela le silence de l'Etat qui a laissé n'importe qui faire n'importe quoi avec les deniers publics sans au préalable aucun contrôle. Aujourd'hui, la situation semble tellement compliquée qu'il est très difficile de trouver des solutions. Cela risque de voir les présidents de clubs aller au clash avec les instances du football ne serait-ce que pour réclamer leurs droits TV et les recettes publicitaires. Forts de cet argument, ces mêmes présidents ont réussi leur chantage envers la LFP après avoir reporté l'avant-dernière journée du championnat de la Ligue 2. Cette affaire risque d'aboutir sur la table de la FAF et sera certainement évoquée lors de la prochaine réunion du Bureau fédéral. Au vu de ce qui se trame ici et là, des rumeurs, des coulisses et du double langage, seule l'intervention de l'Etat peut sauver le football algérien en prenant des décisions fermes. L'accompagnement des entreprises publiques, les subventions étatiques et autres ressources de financement ne déboucheront sur aucun changement, car le problème du football algérien est un problème de gestion, de compétence, de critères et de mentalité, salie par le gain de l'argent facile au détriment de la perte de nombreuses générations de jeunes talents.