La Direction de contrôle de gestion et des finances (DCGF) est passée à la vitesse supérieure. On estime à mille milliards de centimes le déficit pour seulement les SSPA ayant remis divers documents comptables, alors que la majorité des clubs n'ont pas déposé les bilans pour l'exercice 2018. Devant ce fossé financier inquiétant et pour mettre chacun devant ses responsabilité, cette structure relevant de la FAF a pris la décision d'envoyer des correspondances à tous les présidents des conseils d'administration des SSPA pour une dernière mise en demeure. Dans ce même contexte, le ministère de l'Intérieur et celui de la Jeunesse et des Sports seront également saisis afin de prendre les mesures qui s'imposent pour mettre fin à cette mascarade. A cet effet, le nouveau ministre de la Jeunesse et des Sports, Sid Ali Khaldi, a déjà annoncé la couleur. «On va travailler afin de séparer l'argent sale du sport», a-t-il déclaré lors de la cérémonie de passation de consignes. Devant cette situation, il est impératif de réagir. Plus de 5.000 milliards injectés dans le football depuis l'instauration du professionnalisme sans arriver à des résultats au niveau international, avec des dettes considérables contractées par ces mêmes clubs. «Nous avons tenu à informer d'avance les présidents des conseils d'administration pour éviter toute équivoque. Ensuite, qu'on ne vienne pas nous dire qu'ils n'ont pas été prévenus. Les clubs défaillants seront privés de la licence professionnelle. Car à partir de la saison 2020-2021, il y aura une Ligue 1 professionnelle à 18 clubs, qui seront régis par des normes précises, notamment sur le plan de l'assainissement financier», nous a affirmé hier Reda Abdouche, président de la DCGF, qui insiste en outre sur le «respect du cahier des charges» régissant le professionnalisme en Algérie. Dans le cas contraire, «le club risque la rétrogradation en Ligue 2 amateur», nous a-t-il confirmé. Reda Abdouche a souligné la nécessité de collaborer «tous ensemble, non pas pour aller vers les sanctions des clubs, mais plutôt pour la recherche de solutions qui impliqueraient non seulement les acteurs du football, mais aussi d'autres institutions et départements ministériels et ce, pour être en conformité avec le cahier des charges du professionnalisme», avouera-t-il. Le premier responsable de la DCGF a tenu à préciser que la mission de sa structure est d'accompagner les clubs professionnels pour corriger les lacunes constatées dans leurs organigrammes respectifs, ainsi que leur gestion financière depuis le lancement du professionnalisme en Algérie en 2010. La Direction de contrôle de gestion et des finances a effectué des tournées au niveau des clubs de Ligue 1 pour recueillir davantage de précisions et de détails et examiner la situation de ces Sociétés sportives par actions (SSPA). Voilà une belle initiative de la DCGF pour bloquer ces défaillances de gestion et mettre fin à cette mascarade, qualifiée par de nombreux observateurs de «dilapidation de deniers publics». Alors, la DCGF ira-t-elle au bout ? C'est la question qui s'impose d'elle-même. Cela ne peut se réaliser qu'avec le concours inévitable des institutions de l'Etat pour un meilleur contrôle afin de prendre les mesures, ou même des sanctions à l'encontre de ceux qui sont derrière cette malheureuse situation.