Malgré les efforts des pouvoirs publics, le phénomène des déchets ménagers se pose toujours et ne cesse d'envahir la plupart des quartiers et des rues d'Oran. Les odeurs nauséabondes des amoncellements des ordures engendrant des désagréments s'en dégagent à longueur de journée. Les images parlent d'elles-mêmes au niveau de plusieurs quartiers, comme la rue des Jardins, Les Planteurs et au secteur urbain Sidi El Houari. Des amas d'ordures s'entassent un peu partout offrant un paysage laid pour une ville qui s'apprête à accueillir les Jeux méditerranéens. Les habitants de certains quartiers se plaignent de l'entassement des ordures et des odeurs nauséabondes qui envahissent leurs cités. Ces mauvaises odeurs empoisonnent la vie des riverains et des nombreux passants qui empruntent ces rues comme celle des Jardins. Au niveau de cette route, le phénomène des déchets ménagers se pose toujours. Cette situation n'est pas seulement due aux manquements des services de nettoiement mais à l'incivisme de certains citoyens qui continuent de jeter leurs ordures n'importe où et à n'importe quelle heure. De nombreux habitants n'osent plus ouvrir leurs fenêtres au risque de voir ces odeurs s'infiltrer dans leurs demeures. Dans certains quartiers, les bacs sont carrément volés laissant place à des sacs éventrés. Une situation qui n'est pas propre uniquement au quartier de Sidi El Houari mais qui touche d'autres cités de la commune d'Oran. En effet, selon la première partie du schéma directeur de la gestion des déchets ménagers et assimilés de la wilaya d'Oran, présentée jeudi au siège de la wilaya, la commune d'Oran compte à elle seule 87 dépotoirs sauvages. L'étude a révélé plusieurs dysfonctionnements dans la collecte des déchets au niveau de la commune d'Oran qui se répercutent négativement sur l'environnement, faisant savoir que la commune d'Oran produit 550 tonnes de déchets par jour et que 86% de ce volume de déchets sont levés par les agents de collecte et 14% restent dans la nature, soit 77 tonnes par jour. Le wali d'Oran, Abdelkader Djellaoui, qui a présidé l'exposition de l'étude en présence des différents acteurs impliqués dans la gestion des déchets à Oran, a ordonné la mise en place d'une commission pour définir le nombre réel des agents responsables de la collecte des déchets dans la commune d'Oran, déclarant qu'« il est nécessaire d'assainir le secteur ». Selon l'AND, la commune d'Oran dispose de moyens humains et matériels lui permettant de réussir la collecte des déchets ménagers, faisant remarquer que la centaine de camions mobilisés pour la collecte font une seule rotation par jour au lieu de deux et ne remplissent qu'en partie des bennes tasseuses et que les agents payés pour 6 heures par jour ne travaillent en définitive que 2 heures sur 24 en moyenne. Le wali a, par ailleurs, instruit son exécutif d'opter pour l'implantation de centres de transition pour compacter les déchets avant de les acheminer vers les centres d'enfouissement technique (CET). Il s'agit de centres où transitent les déchets pour les compacter avec des machines et réduire leur volume avant d'aboutir aux CET. Ils ont pour avantage de réduire le coût de la collecte des déchets, a-t-on souligné. L'exposé met, par ailleurs, le doigt sur un problème de taille, à savoir que les chiffres ne reflètent pas souvent la réalité du terrain. A titre d'exemple, l'étude de l'AND révèle que la commune d'Oran paye les salaires pour 3.378 agents de collecte, alors que le P/APC assure qu'il n'a que 442 sur le terrain. Pour rappel, depuis le mois de septembre 2017, un programme de nettoiement a été établi par les services de la wilaya avec la collaboration de multiples acteurs tels que des agents et des cadres des communes, des citoyens et le mouvement associatif, notamment des associations de la protection de l'environnement ou à caractère sportif, toutes les daïras de la wilaya, les associations sportives sous la supervision de la direction de la jeunesse et des sports ainsi que les associations à caractère social sous la supervision de la direction de l'action sociale et de l'entreprise d'enfouissement technique des déchets. Toutefois, toutes sortes de déchets continuent d'être jetées dans la nature, à commencer par les matériaux de construction, le plastique, ainsi que d'autres produits toxiques. Jetés par les particuliers comme par les différentes entreprises, ces déchets composés d'ordures ménagères et de déchets inertes continuent de porter atteinte à l'environnement.