Le Conseil des Ministres, tenu samedi sous la présidence du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a adopté plusieurs décisions. Selon le communiqué rendu public par la présidence, Abdelmadjid Tebboune a déclaré à l'ouverture des travaux du Conseil : « Nous sommes au début d'un processus qui devra nous conduire, avec l'aide de Dieu, à une refondation de l'Etat et de ses institutions sur des bases saines et à un redressement économique, social et culturel qui garantira une vie décente pour chaque Algérien dans un climat de paix et de sérénité (...). Je tiens, également, à souligner que désormais l'exercice des missions et attributions sera évalué et apprécié à l'aune de la responsabilité et de la redevabilité qui s'y attachent en tenant compte, essentiellement, du niveau de prise en charge réelle des besoins et préoccupations exprimées par les citoyens en général et par les opérateurs économiques et sociaux, en particulier ». Après avoir entendu les communications du Premier ministre, du ministre de l'Industrie et des Mines sur le bilan et les perspectives de relance et de développement de son secteur, M. Tebboune a déclaré que le plan industriel doit comprendre trois mesures. La première est d'«apporter des réponses concrètes aux dossiers sensibles » dont l'importation véhicules en kits SKD - CKD et la question du Complexe sidérurgique d'El Hadjar », estimant que « l'effort doit être orienté vers la création d'une véritable industrie ». Le Président a insisté également sur « l'impératif de mettre un terme à l'influence accrue des lobbies et des groupes d'intérêts dans les politiques publiques » et appelé » à la mise en place d'un système juridique stable pour une durée d'au moins dix années à même d'assurer une lisibilité aux investisseurs ». Il a en outre, instruit le ministre de l'Industrie d'organiser des Assises nationales sur la nouvelle politique industrielle. Lutter contre les importateurs pratiquant la surfacturation Le Président a soulevé la question du foncier industriel, ordonnant au gouvernement de procéder à un état des lieux et de formuler des propositions (...) avec possibilité de récupérer celui non exploité, et appelant à encourager «la création de coopératives pour l'aménagement ou la création de nouvelles zones industrielles dans le cadre d'une nouvelle vision » et d'un « cahier des charges clair et précis ». M. Tebboune a également appelé à lutter « contre les importateurs qui pratiquent la surfacturation ». A la suite de la communication présentée par le ministre de l'Agriculture, M. Tebboune a appelé à la « rupture avec les pratiques du passé en s'orientant vers de nouveaux modes de gestion du secteur adaptés aux besoins et spécificités de notre pays ». « Il a instruit la création d'un Institut de l'Agriculture saharienne au Sud », mettant l'accent sur « l'impératif de libérer le secteur de l'agriculture des entraves bureaucratiques ». « Il a ordonné également un état des lieux du foncier agricole dans toutes les wilayas et l'accélération de la régularisation de la situation juridique des terrains ». Le Président a identifié deux priorités pour ce secteur : « le traitement définitif, dans un délai n'excédant pas six (06) mois, de la question du manque de lait », et à « résoudre le problème d'irrigation, notamment dans les Hauts Plateaux et le Sud en vue de l'augmentation des superficies irriguées à travers l'utilisation de moyens modernes ». Après la présentation du ministre de l'Habitat, le président de la République a d'abord insisté sur « l'impératif de finaliser les programmes en cours dans les meilleurs délais », soulignant l'impératif de lutter contre l'habitat précaire, d'éradiquer les bidonvilles et de prendre des mesures pour empêcher leur réapparition. Il a instruit la création d'une banque du logement et a exhorté à une réflexion globale sur la création de villes périphériques. Suite à la communication du ministre du Commerce, M. Tebboune a recommandé « la mise en place d'un guide statistique pour promouvoir la production nationale avec l'interdiction d'importer les produits fabriqués localement », et « a donné des instructions pour la création de zones franches avec les pays africains limitrophes afin d'en finir avec le fléau de la contrebande ». Il a, en outre, indiqué que « les mesures de rationalisation des importations ne doivent pas se faire au détriment du fonctionnement des entreprises et des besoins essentiels des consommateurs ». Une réflexion sérieuse sur la problématique du service civil La communication du ministre de la Santé a donné lieu à plusieurs remarques du président de la République qui a ordonné un « plan d'urgence axé sur deux priorités » : la prise en charge dans les services d'urgence et la prise en charge des femmes enceintes ». « Il a appelé à une réorganisation du secteur et à des mesures pratiques en matière de formation de médecins urgentistes et de paramédicaux, en plus de l'encouragement de ces médecins à travers des incitations appropriées ». Le Président Tebboune a également relevé « l'impératif d'une réflexion sérieuse sur la problématique du service civil et de mesures incitatives, en accordant la priorité à la formation de médecins du Sud pour pallier définitivement le manque de spécialistes dans cette région du pays ». Il a également ordonné « l'accélération de la réalisation d'un hôpital d'une capacité de 700 lits à Alger », de « hâter la numérisation du secteur », et « a demandé la prise de mesures, notamment la contractualisation avec des sociétés privées afin de garantir la sécurité des personnels et des infrastructures de santé ». Après la communication du ministre de la Micro-entreprise, des Start-up et de l'Economie de la Connaissance, qui a développé le « plan d'action envisagé » dont « le lancement de projets d'industrialisation en norme «industrie 4.0» », M. Tebboune a ordonné « l'élaboration d'un programme urgent pour les start-up et les petites et moyennes entreprises (PME), notamment la création d'un Fonds spécial ou une banque destinée à leur financement », ainsi que « l'organisation d'Assises nationales avec la participation des compétences nationales, à l'intérieur et à l'extérieur du pays, avec le maintien et la redynamisation du dispositif Ansej ». Il a également « chargé le Premier ministre d'élaborer un mécanisme pour le suivi de l'opération de numérisation des institutions de l'Etat ». Après épuisement des points inscrits à l'ordre du jour, le président de la République a annoncé qu'il « a décidé de transférer le pouvoir de nomination d'un certain nombre de cadres de l'Etat au Premier ministre et ce, dans le respect des dispositions constitutionnelles en la matière ».