L'Algérie a décidé de verser à la Banque centrale tunisienne 150 millions de dollars comme garantie d'une aide et d'un soutien à la Tunisie qui vit actuellement une situation économique et financière difficiles. L'annonce a été faite, hier après-midi, par le président Abdelmadjid Tebboune à l'issue de ses entretiens avec le président tunisien, Kaïs Saïed, au palais d'El Mouradia. Tebboune lui a promis que «l'Algérie poursuivra sa livraison de gaz naturel (GNL) en attendant que la Tunisie ait les moyens de payer». Les déclarations du président de la République viennent conforter ce qui a toujours été dit à propos «des avances financières jusqu'au paiement des salaires de ses travailleurs» que l'Algérie concède à la Tunisie et ce depuis 2011, année où cette voisin de l'Est a été plongé dans une crise politique sans précédent. Le président algérien a fait part aussi de sa disponibilité à coordonner avec son homologue tunisien pour réaliser le développement des zones frontalières (...). «Dès que le gouvernement tunisien sera mis en place, j'ai donné mon accord pour une visite personnelle à Tunis, accompagné de membres importants du gouvernement, pour finaliser tout ce qui est en suspens; nous sommes prêts à accorder notre aide totale à la Tunisie qui vit actuellement une situation économique et financière difficile », a-t-il affirmé. Abdelmadjid Tebboune a souligné, tout au début de son allocution, «l'accord total et conforme» entre l'Algérie et la Tunisie «sur toutes les questions internationales». Le président a fait part dans ce cadre de «vues conformes et analogues» en ce qui concerne le règlement de la crise libyenne qui, dit-il, «doit être interlibyen» et l'impérative nécessité «d'éloigner la Libye de tout ce qui est étranger et de l'écoulement des armes dans ce pays». L'Algérie et la Tunisie doivent à ses yeux «amorcer un début de solution à cette crise en abritant des rencontres entre les Libyens (...) en vue de la construction de nouvelles institutions fondatrices de la démocratie (...)». A condition, affirme Tebboune, que «cette proposition soit acceptée par ceux qui accaparent la Libye, pas ceux de l'intérieur, mais ceux de l'extérieur que ce soit les Nations unies ou les Etats européens.» Il a en outre promis à Saïed d' «œuvrer en faveur de la stabilité et la paix en Tunisie parce qu'elles sont celles de l'Algérie». Pour cela, «tous les mécanismes de coordination et de coopération dans la lutte contre le terrorisme dans les deux pays et à leurs frontières seront redynamisés», a-t-il souligné. Tebboune a noté, par ailleurs, la convergence des positions des deux pays à propos de la cause palestinienne. «Nous rejetons la transaction du siècle, nous sommes pour la solution de deux Etats, un Etat palestinien aux frontières de 67 avec El Qods comme capitale», a-t-il affirmé. Le président tunisien confortera ces déclarations en notant «la totale entente et la conformité des vues entre les deux pays». Kaïs Saïed s'est dit «persuadé qu'on se lancera ensemble avec la même force et la même volonté pour répondre aux aspirations des peuples tunisien et algérien». Il a évoqué «les expériences qui ont échoué (...), pour nous arrêter aux causes de ces échecs, les régler et approfondir les expériences réussies (...)». Il rappellera qu'«on n'oubliera pas que notre sang s'est mélangé à Sakiet Sidi Youcef (...). Nos intérêts communs exigent de nous qu'on collabore étroitement ensemble». Saïed s'est déplacé plus tard à l'ambassade tunisienne à Alger où il a reçu la communauté tunisienne. L'ambassadeur tunisien l'informera que 15.000 Tunisiens vivent en Algérie. Le président tunisien rendra hommage à l'Algérie pour avoir accepté de rapatrier les Tunisiens à partir de la Chine.