À l'invitation du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, le président tunisien, Kaïs Saïed, effectuera à partir d'aujourd'hui une visite d'Etat en Algérie, a indiqué, hier, un communiqué la Présidence. Cette visite, qui intervient dans un contexte international et régional particulier, devra permettre aux deux chefs d'Etat d'échanger des points de vue, notamment sur la crise libyenne et la Palestine occupée. Le communiqué de la Présidence a, d'ailleurs, précisé que "lors de cette visite, les deux présidents auront des entretiens sur les voies et moyens de coopération entre les deux pays frères, et évoqueront les situations internationale et régionale, particulièrement en Libye et en Palestine occupée". La question libyenne qui avait fait l'objet dernièrement d'une conférence à Berlin, à laquelle n'avait pas pris part Kaïs Saïed, intéresse de très près les deux pays qui partagent de longues frontières avec Tripoli. Le rapprochement des postions entre les deux pays pour trouver une issue politique à cette crise est nécessaire parce qu'il y va de la sécurité des frontières des deux pays, ainsi que de toute la région. Au menu de la première visite du président tunisien figurent également d'autres dossiers d'intérêt commun. Les deux présidents devront aborder les voies et les moyens pour poursuivre la coopération historique bilatérale et la volonté commune de l'intensifier à tous les niveaux. D'ailleurs, la Tunisie reste le premier pays à avoir signé un traité de fraternité et de concorde avec l'Algérie, en 1983, du temps de Habib Bourguiba et de Chadli Bendjedid. Rappelons, enfin, que le président tunisien avait organisé, le mois dernier, une cérémonie officielle au palais de Carthage en l'honneur de la moudjahida Djamila Bouhired pour la décorer des insignes de grand officier de l'Ordre de la République en reconnaissance à sa bravoure et à ses sacrifices consentis durant la guerre de Libération nationale. Le locataire du palais de Carthage n'a, d'ailleurs, pas hésité à exprimer son admiration pour l'héroïne de la Bataille d'Alger. "Je suis très ému d'avoir vécu ce moment où je décore une femme qui a contribué à écrire l'Histoire et qui n'a pas besoin d'être décorée pour qu'on en reconnaisse la valeur, mais ces insignes sont aussi nécessaires pour prouver que c'est l'Histoire qui l'a décorée", a assuré Kaïs Saïed.