Jusqu'à mardi, Tiaret touchait du bois avec aucun cas de coronavirus Covid-19 enregistré. Jusqu'à ce qu'une folle rumeur, en milieu de journée, qui s'est propagée comme une trainée de poudre, a fait état d'un premier cas positif signalé dans la localité de Dahmouni. Les autorités locales n'ont pas confirmé ni infirmé l'information, jusqu'à tard dans la soirée de mardi. Déjà que la fréquentation des rues avec des grappes de citoyens un peu partout dans la ville, commençait à inquiéter sérieusement ceux qui sont en première ligne dans la lutte contre le virus tueur, la police et la gendarmerie ont sillonné les rues, dès mardi matin, pour appeler les citoyens à rentrer chez eux. En effet, si le l'auto-confinement a été plus ou moins respecté pendant quelques jours, les rues reprennent avec leur animation habituelle, comme nous l'avons constaté lundi au niveau du quartier populaire de « Sonatiba ». Présidant dimanche une réunion de la cellule de crise instituée au niveau de son cabinet, le wali de la wilaya de Tiaret a pris une série de nouvelles mesures comme la redistribution des marchandises saisies aux familles démunies, ou encore le renforcement en moyens de protection des personnels médicaux au niveau des hôpitaux et structures de santé de proximité. Et alors que le sentiment de peur s'exacerbe chez une bonne partie de la population, des citoyens, nombreux, connaissent des désagréments dans leur vie quotidienne. A commencer par la fermeture des bureaux de tabac, privant les lecteurs de leurs journaux préférés. Un peu partout dans la ville, des jeunes, munis de cabas et autres sacs à dos, proposent sous le manteau des cigarettes jusqu'à 2 fois leur prix. Ce qui a fait dire à certains que le commerce informel risque bien de mettre à mal le confinement volontaire, observé jusque-là par de nombreux citoyens. Dans certains quartiers, la solidarité s'organise entre voisins, surtout pour les travailleurs journaliers qui se sont retrouvés sans ressources du jour au lendemain. Le plan national de veille et de riposte face au Covid-19 risque d'être encore mis à mal, surtout que des commerces assurant des besoins essentiels comme la vente des cartes de recharge Internet, les stations de lavage de voitures, certaines stations-services et les commerces de pièces détachées ont fermé boutique, laissant leurs clients sur le carreau. Seules les épiceries, et encore pas toutes, les boulangeries et les pharmacies gardent leurs commerces ouverts. Les fruits et légumes sont disponibles, même si les prix ont pris l'ascenseur sous l'œil impuissant des brigades de la direction du commerce qui sillonnent la ville pour traquer les commerçants indélicats. Le lait en sachet ou encore la semoule manquent cruellement, dénoncent à l'unisson beaucoup de citoyens. Les moulins de Mahdia, principal producteur de semoule, à l'arrêt depuis plusieurs jours faute d'approvisionnement, devraient reprendre du service dans les prochaines heures, selon le wali.