Pour éviter la spéculation sur les prix et permettre le contrôle des conditions de qualité des masques de protection et du gel hydro-alcoolique, le Syndicat national des pharmaciens d'officine (SNAPO) appelle à leur commercialisation uniquement dans les pharmacies. Dans un communiqué publié mercredi, le SNAPO réitère «son appel à ce que les masques de protection soient vendus uniquement, dans les officines pharmaceutiques», car la «commercialisation de ces dispositifs, dans tous les commerces, est une grave atteinte à l'exercice de l'activité pharmaceutique». «La maîtrise et la régulation des prix, mais aussi l'assurance de la qualité, passent inévitablement par l'organisation du marché de ces dispositifs et produits, et son exercice exclusif par le secteur pharmaceutique», affirme le SNAPO. Les pharmaciens d'officine estiment que «plusieurs paramètres» influent sur les «fluctuations de prix» observées sur le marché. Il s'agit, précise le communiqué, de «l'intervention de plusieurs intermédiaires et spéculateurs dans le secteur de la distribution du gros», mais également une «diversité des procédés et techniques de fabrication, et la qualité des tissus utilisés pour leur confection». Le communiqué rappelle que les pharmacies d'officine sont soumises à des «conditions de qualité, de responsabilité pharmaceutique», au «respect des procédures commerciales et des conditions de traçabilité», et à «l'application des taxes (TVA et TAP), qui sont reversées au Trésor public». «Les officines sont soumises à l'obligation de facturation et au respect d'une marge, qui, non seulement est appliquée sur le prix de gros, mais également sur le prix de détail», lit-on dans le document. Ainsi, estime le SNAPO, «le fait d'autoriser la vente de ce genre de produits, en dehors du circuit pharmaceutique, porte un sérieux coup à la crédibilité et à la mission des opérateurs du secteur pharmaceutique. Mais va, aussi, encourager l'expansion de l'informel et le risque sanitaire, du fait de l'absence du conseil et de la garantie de qualité des dispositifs et produits vendus». «Encourager la vente de ces produits sur les trottoirs et dans le circuit informel, est une insulte à notre système de santé mais aussi à nos concitoyens, dont la priorité principale pour nous tous, est de les prendre en charge, sur le plan sanitaire, dans le respect des conditions dictées par la Loi Sanitaire», affirme encore le SNAPO. Le communiqué dénonce, également, une volonté de «faire abstraction du rôle des officines pharmaceutiques dans la lutte contre le coronavirus», ce qui est considéré comme «un pas dangereux dans la destruction de l'échelle des valeurs et rôles professionnels, mais aussi une porte ouverte à l'exercice illégal des professions médicales». Les pharmaciens d'officines réclament que les masques, alcools, produits hydroalcooliques «soient réservés exclusivement au secteur pharmaceutique», «seul moyen de garantir la lutte contre les spéculateurs et les intermédiaires, la régularité de la disponibilité, une stabilité des prix, et une garantie de qualité et de traçabilité».