Le Premier ministre a affirmé hier que «c'est la numérisation et la digitalisation du système bancaire qui permettront de régler le problème du manque de liquidités, dans les bureaux de poste, c'est aussi la mise en place d'une organisation rationnelle qui crée les conditions qu'il faut pour recevoir les citoyens ». Abdelaziz Djerad a fait cette déclaration à la presse, hier, à l'intérieur de l'Agence BNA (Banque nationale d'Algérie) de la rue Diddouche Mourad, en plein centre de la capitale. Le règlement du problème du cash permettra, selon lui, «de rétablir la confiance, petit à petit, pour que le citoyen utilise sa carte, il faut absolument introduire cette culture de l'utilisation de la carte bancaire». Djerad note que « 80% des Algériens sont jeunes et maîtrisent les techniques informatiques, ce n'est donc pas difficile pour que ça devienne une culture». A la question si la finance islamique permettra de récupérer l'argent informel, il répond: «absolument !». Le Premier ministre s'est déplacé, hier, à la BNA pour donner le coup d'envoi à l'activité «Finance islamique» que cette institution bancaire publique venait de lancer dans la matinée. «En une matinée, nous avons ouvert quatre comptes épargne plus un compte commercial et nous avons procédé à plusieurs simulations pour le crédit immobilier et le crédit véhicule», nous a fait savoir une responsable au niveau de l'administration de la banque. «Nous avons eu près de 3,3 millions de dépôts, en une seule matinée», dit-elle. Pour la présentation de ses nouveaux produits commerciaux bancaires « Halal», Djerad s'est déplacé à la BNA avec à ses côtés le ministre conseiller auprès de la présidence de la République, Abdelaziz Khalef, le ministre des Finances, Aymen Abderrahmane, de hauts responsables de la Banque d'Algérie, du ministère des Finances et du Haut Conseil islamique. «C'est très important, la finance islamique est un système connu dans beaucoup de pays, on en a parlé depuis longtemps (...), il faut former les cadres auprès des banques, progressivement, on avancera dans la mise en place de ces procédures», a déclaré Djerad. Neuf produits bancaires conformes à la Charia Le Président Directeur Général de la BNA, Miloud Frahat, a affirmé au Premier ministre que «notre travail est de mobiliser les ressources, nous avons développé un système informatique pour faciliter toutes les tâches dans ce sens». En projet, a-t-il avancé «la création d'une banque d'affaires islamique». Mais en premier, la BNA devient «la première banque commerciale publique en Algérie à exercer cette activité à travers la commercialisation de produits conformes aux préceptes de la Charia islamique», est-il indiqué. Activité qui est, selon le gouvernement, pour «asseoir une démarche active du marché financier national au service du développement économique». Par cette action, disent les responsables de la banque, « la BNA consolide sa position de leader du marché bancaire national et affirme, encore une fois, son engagement sans faille au soutien et au développement de l'Economie nationale». A cet effet, «la banque offre à sa clientèle une large gamme de produits d'épargne et de financement conformes aux préceptes de la Charia, certifiés par le Haut Conseil islamique, par son comité Charia et par l'Autorité nationale charaïque de la fatwa pour l'industrie de la finance islamique». Un des membres de l'Autorité présent sur les lieux a expliqué à la presse que «la fatwa a été prononcée, après examen par les 7 membres, entre autres, un représentant du ministère des Affaires religieuses, un du Conseil islamique international, un du rite Ibadhit, un du Haut Conseil islamique dont la mission est d'allier Charia et loi, un autre des zaouias en plus d'un expert économique spécialisé dans la finance islamique». « Ce travail a été fait pour rassurer le citoyen que ces produits sont conformes la Charia et à la religion de l'Islam», a-t-il dit. Dans l'Agence étaient placardés, en plus de la fatwa, les 9 certificats de conformité (entre la Charia et la loi) des produits lancés. La banque assure que «ces produits au nombre de 9 répondent parfaitement à une forte demande de la population, tous segments confondus, particuliers, épargnants, professionnels et entreprises». Il s'agit ainsi «du compte chèque islamique, compte courant islamique, compte épargne islamique, compte épargne islamique «jeunes», compte d'investissement islamique non restreint, Mourabaha immobilier, Mourabaha équipements, Mourabaha automobile et Ijara». Des livrets d'épargne «islamiques» Il est indiqué que «les équipes de la banque travaillent, d'ores et déjà, sur l'enrichissement de cette offre qui va aboutir très prochainement au lancement d'autres produits de la finance islamique adaptés aux besoins des différents demandeurs tous segments confondus». Trois livrets d'épargne islamique étaient déjà exposés: l'un pour «les jeunes», le second pour toutes catégories et un troisième pour «el hadj oul omra». La BNA informe sa clientèle que «la commercialisation des formules et solutions de Finance islamique au niveau d'un certain nombre d'agences, débutera le 9 août 2020 pour en atteindre plus d'une trentaine au cours du mois de septembre, puis sa généralisation sur l'ensemble du territoire national à la fin de l'année en cours». Elle prévient que le tout se fera «selon la demande et suivant une stratégie de déploiement adaptée dont l'objectif est de consolider cette activité au niveau de la banque et afin de répondre au mieux aux aspirations des clients et des citoyens». A partir du 9 août prochain, «les détails de ces nouveaux produits et la liste des agences concernées ainsi que leurs dates de lancement seront disponibles sur les pages officielles des médias sociaux de la banque et sur le portail web dédié à la finance islamique www. Financeislamique. bna.dz».