Le directeur général de l'Institut Pasteur Algérie, le professeur Fawzi Derrar, a qualifié, hier, la situation épidémiologique actuelle dans notre pays de «stable», avant de présenter les indices sur lesquels il a fondé son évaluation. «On peut dire que les voyants sont au vert», si on veut parler de la situation épidémiologique actuelle», a ainsi répondu le Pr Derrar à une question qui lui a été posée par la journaliste de la Chaîne 1 de la Radio publique où il était l'Invité de la Matinale. Après une première phase difficile, en particulier au cours des mois de mai et juin, «la situation a commencé à se stabiliser vers la fin du mois de juillet, avant que la courbe n'entame sa descente», a d'abord rappelé le DG de l'Institut Pasteur. A l'heure actuelle, a-t-il souligné, «nous sommes arrivés à un nombre de cas acceptable», si l'on prend en compte les caractéristiques du virus. Mais ce qu'il faut surtout souligner, a-t-il précisé, «c'est que nos hôpitaux ne connaissent désormais aucune pression, y compris les services de réanimation». Même au niveau des laboratoires d'analyse, a-t-il ajouté, «il n'y a plus de débordement.» Pour le professeur Derrar, «tous ces indices peuvent nous permettre de dire que la situation est maîtrisée», a-t-il affirmé. Aussi, a-t-il noté, plus de 220.000 tests ont été, à ce jour, effectués en laboratoire. Ces derniers jours, le nombre de cas tourne autour des 240 par jour en moyenne, ce qui ne représente pas un chiffre inquiétant, a-t-il soutenu. Autre élément important à prendre en compte, les cas enregistrés ne sont pas concentrés dans des zones en particulier mais, il s'agit plutôt des cas épars, s'est-il satisfait. Le directeur de l'Institut Pasteur n'a pas manqué, par ailleurs, de souligner que le virus n'a pas connu de mutation notable, même si sa contagiosité a été à un certain moment relativement élevée. S'agissant des dernières mises en garde de l'Organisation mondiale de le santé (OMS), qui prévoit un regain de l'épidémie durant les mois d'octobre et de novembre prochains, le Dr Fawzi Derrar a estimé que cette alerte concernait surtout les pays européens ainsi que les Etats-Unis. Toutefois, a-t-il souligné, cette mise en garde reste tout à fait pertinente en vue de la baisse des températures durant cet automne, d'un côté, et de la rentrée sociale prochaine, de l'autre. Et d'ajouter que pour que l'Algérie évite un tel scénario, avec l'arrivée de la grippe saisonnière, il est primordial d'observer de près l'évolution épidémiologique dans ces pays, pour pouvoir contrer le virus à temps. Le DG de l'Institut a, par ailleurs, appelé les citoyens, notamment les personnes âgées et les malades chroniques, à se faire vacciner (contre la grippe saisonnière) afin d'augmenter leurs défenses immunitaires qui permettraient de ne pas compliquer leur état de santé au cas où ils sont affectés par le coronavirus. Précisant que le vaccin contre la grippe saisonnière ne protège pas contre le Covid-19. Le Pr Derrar a annoncé, à cet effet, que l'Algérie importera cette année quelque 1,8 million de doses de vaccin antigrippal pour répondre aux besoins de la population. Un quota, a-t-il souligné, qui pourra être revu à la hausse en fonction des besoins exprimés, grâce aux clauses prévues dans les contrats signés avec les fournisseurs. Il n'a pas manqué, par ailleurs, de regretter cette «réticence» qu'ont certains citoyens contre le vaccin antigrippal. Une réticence, a-t-il expliqué, qui est à l'origine de la péremption d'une partie des vaccins importés durant les dernières années. Le Pr Derrar a, sur un autre plan, souligné que les autorités sanitaires en Algérie et à travers le monde ont constaté que depuis l'apparition du nouveau coronavirus en Algérie, la quasi-totalité des virus affectant le système respiratoire se sont subitement arrêtés.