Le ministre du Commerce, Kamel Rezig a indiqué mardi que l'Algérie soumettait l'ensemble de ses accords avec les partenaires étrangers à une évaluation qui prend compte de ses intérêts. Cette annonce a été faite lors d'une audition devant la Commission des Affaires étrangères, de la Coopération et de la Communauté à l'Assemblée populaire nationale (APN), pour la présentation du projet de loi portant ratification de l'accord instituant la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), signé en mars 2018 à Kigali (Rwanda). Le ministre a fait état, dans ce cadre, de l'élaboration de deux évaluations : la 1re portant sur l'échange de produits hors hydrocarbures, et la 2ème sur les produits comportant les hydrocarbures qui aideront à faire pencher la balance commerciale au profit de l'Algérie. Pour M. Rezig, le dysfonctionnement s'explique par « la non-exploitation de ces accords comme il se doit pour l'intérêt du pays ». Il a fait savoir que si l'Algérie n'a aucun problème à renforcer ses relations économiques avec l'UE, elle refuse que l'Europe lui impose un quelconque partenaire. Pour ce qui est des accords avec la Zone arabe et la Tunisie, le ministre a rappelé qu'ils font l'objet d'examen et d'évaluation par deux groupes de travail. Zlecaf: Un «pouvoir d'influence» pour l'Algérie Par ailleurs, Kamel Rezig a estimé que l'adhésion de l'Algérie à la Zone de libre échange africaine (Zlecaf), début 2021, lui conférera la qualité de pays fondateur et un pouvoir d'influence sur les décisions et la formulation de conditions. La Zlecaf compte 53 pays avec une densité de population dépassant 1,2 milliard d'habitants, en prévision des 2,5 milliards attendus en 2050. Pour M. Rezig, ces données requièrent d'accélérer la régulation des procédures légales et réglementations d'adhésion à cette Zone qui permettront l'accès des marchandises et services algériens aux pays africains, l'investissement, la protection de la propriété intellectuelle et autres avantages. Cela permettra, également, d'accroître le volume des échanges interafricains avec un taux de 52%, par rapport à leur volume actuel et de 15% au niveau international. De plus, elle permettra de relancer les activités commerciales dans les zones d'ombre du Sud et des wilayas frontalières, et d'améliorer leurs conditions de vie. Selon le ministre, le secteur du Commerce œuvre à traiter les problématiques de transport et de logistique, à travers l'ouverture de l'espace devant l'opérateur économique et l'octroi de prérogatives aux walis, pour organiser et sécuriser les opérations de transport. Dans ce cadre, il a été décidé l'octroi d'indemnisations de transport en fonction du taux d'investissement et du volume des produits exportés en cas de passage de caravanes d'exportation par des circuits vétustes. Actuellement, un texte juridique sur les Zones libres à Tindouf, Adrar, Illizi et Tamanrasset est en préparation et sera soumis au Gouvernement, dès sa finalisation », a ajouté le ministre. Un réseau des banques nationales à l'étranger Selon le ministre, le secteur s'emploie à ériger la Chambre de Commerce et d'Industrie algéro-française, en une chambre de Commerce et d'Industrie internationale, regroupant plusieurs conseils conjoints avec différents pays, notamment africains, et favorisant la mise sur le marché de produits algériens à l'étranger. Il a annoncé l'élaboration d'un cahier de charges régissant la participation des entreprises algériennes aux expositions internationales, avec l'avantage de rembourser les charges de transport et de location d'espaces, pouvant atteindre 80%, et 10% supplémentaires en cas de conclusion d'accords. En coordination avec le ministère des Finances, le département de M. Rezig veut mettre en place un réseau des banques nationales, à l'étranger, et signer des conventions avec la Banque centrale et des banques internationales. Des filiales de l'Agence nationale de promotion du Commerce extérieur (ALGEX) seront ouvertes à l'étranger. Le ministre a, par ailleurs, fait part de la volonté de son secteur de relancer le projet de foire de produits algériens en Russie, dans le cadre de l'Union économique euro-asiatique (UEE), et de réactiver le Conseil d'affaires algéro-russe. L'Algérie ne renoncera pas à son rôle dans la région arabe et européenne, a-t-il estimé, confiant que «nous allons revenir en force dans les régions arabe et européenne». Au volet numérisation et modernisation, le ministre a cité le projet de Registre de commerce électronique dont l'élaboration en moins d'une heure sera annoncée dans les tout prochains jours. Quant à la généralisation des terminaux de paiement électroniques (TPE), M. Rezig a rappelé que le projet a enregistré un certain progrès, citant à titre d'exemple la wilaya de M'sila qui vient en tête des wilayas en termes d'utilisation de ce moyen de paiement.