La Toile s'est carrément enflammée sur le bac « soldé » sous la barre de la moyenne arithmétique de 10/20. C'est que le « scandale » a presque relégué à l'arrière-plan le grand rendez-vous du 1er Novembre. Et puis, pourquoi ont-ils décidé d'annoncer publiquement que la moyenne d'amission au bachot a été abaissée à 9/20, alors qu'ils auraient pu le faire « sous le manteau », juste en instruisant les jurys de délibération ou en réadaptant les coefficients selon les filières et les matières ? On dit que les syndicats du secteur ont « rué dans les brancards » pour dénoncer « une mesure populiste aux conséquences néfastes sur le système éducatif ». Mais pourquoi souffre-t-on jusqu'à se mettre la tête sur un billot de la mentalité «RHP» ? Pour quelle(s) raison(s) accepte-t-on, malgré nos nez trop pointus, de se faire arracher la peau des ongles par des crocs érodés de squales élevés en salle de bains ? C'est que de derrière nos dos trop ronds, en silence et sans froufrou aucun, est née par les pores de nos inepties fermentées «la mentalité clando». Le tout sous les yeux éblouis d'un soleil qui a appris à joindre sa cache là où tout le monde a du mal à regarder dans les yeux une lanterne crevée. Une «mentalité clando», c'est d'abord ce socialisme de la gamelle, né dans le giron trahi de nos mémères édentées, qui se transforme, sans crier gare à personne, en un enfant adultérin de nos reniements (in)assumés. Une mentalité «clando», c'est aussi apprendre à vous convaincre à sourire lorsque l'on fourre une main baladeuse dans vos poches trouées, vous arracher le bras de votre honneur quand vous voulez simplement tendre votre main calleuse, vous faire débourser six mois de sueur froide avant que vous ne touchiez votre premier rond de toute votre vie, vous apprendre à réciter par cœur les sept péchés capitaux avant de vous autoriser à quitter vos frontières indéfinies (avec un passeport pseudo- métrique) pour aller laver vos os de toutes les vilénies. Une mentalité «clando», ça fonctionne en club bunkérisé, ça parle à soi-même par derrière l'oreille mutilée, avec une langue qui pendouille jusqu'au nombril, et des yeux «haut placés» comme un lièvre qui a désappris que son «rôle» est d'apprendre à courir plus vite que soi. Une mentalité «clando», c'est aussi une «engeance» si puissante que ça peut, avec l'agilité d'un «croqueur» par vocation, déglutir plus vite que son ombre; ça peut même acheter cash des objets volants, bien identifiés ceux-là, mais avec du flouze volé dans les poches «dévidées» des loosers, creuser un puits avec ses mains nues pour revendre son eau fossilisée en cachette, blotti dans le creux d'une dune scélérate. La mentalité «clando», c'est habiter, le visage caché derrière un miroir sans tain, dans une masure érigée avec ses propres os fracassés. Juste pour faire tromper l'ennemi en lui faisant passer son antenne parabolique pour une soucoupe géante où viennent becqueter la nuit les zombis affamés. La mentalité «clando» est nichée là où personne ne pense la trouver; elle peut surgir de derrière votre dos trop bon, de la poche arrière droite de votre pantalon, de l'intérieur de vos entrailles retournées. Elle peut même vous être servie comme un plat froid ou comme une cerise sur un plateau en chair congelée dans un resto où personne n'est jamais allé, sauf ceux qui y viennent juste pour y gaver leur panse sans fond avant le dernier voyage vers le cahot abyssal. Une mentalité «clando» est si géniale qu'elle est la seule à être capable de vendre de la flotte douce à une baleine retrouvée mourante de soif dans les profondeurs océaniques. Ou même vendre des spaghettis «crado» à un Italien amnésique, fourrer un chocolat frelaté à un Suisse étourdi, offrir un esquimau fondu à un Inuit grelottant de froid; ou apprendre carrément à un homme fait comme un pieu (x) à fabriquer les chapelets de mots dans une langue venue de nulle part.