A la veille de la rentrée scolaire et universitaire 2020-2021 et de la levée de suspension de la prière du vendredi, la légère hausse du nombre de cas de contamination au Covid-19 en Algérie (ce nombre a dépassé ces derniers jours la barre symbolique des 200 cas par jour) inquiète. Le ministre de la Santé et de la Réforme hospitalière, le professeur Abderrahmane Benbouzid, l'a très bien exprimé, hier, sur les ondes de la Radio publique, en appelant à la prudence et à la vigilance, même s'il a exclu, à ce stade, qu'on soit face aux prémices d'une deuxième vague de la pandémie. Accueilli, ce dimanche matin, à l'émission «l'Invité de la rédaction», de la Chaîne 3 de la Radio algérienne, le Pr Benbouzid a estimé que ce léger rebond de la maladie indique que «le risque est permanent» et qu'il faut donc «continuer à rester prudent» pour éviter que les cas de contamination ne se développent davantage. Il faut, impérativement, préserver «cet acquis qui fait de nous, quand même, un pays qui a réussi un peu à maîtriser la situation,» et surtout «maintenir absolument les mesures barrières,» car il y a un vrai péril en jeu. «C'est un virus qui tue et il a déjà tué des milliers de personnes. Donc, la prudence et la vigilance sont de mise, a-t-il préconisé. «Cela ne veut pas dire qu'il y aura, nécessairement, une deuxième vague. C'est trop tôt pour l'affirmer,» a-t-il, par ailleurs, tempéré. Pour le Dr Benbouzid, «la courbe est en dents de scie. Elle monte et descend au gré des clusters et au grè du nombre de tests, notamment.» Si on reste autour des 200, alors qu'on est dans un contexte de pandémie, «je pense que c'est une situation tout à fait admissible, pour les épidémiologistes», a-t-il encore estimé. «Le risque est, cependant, permanent,» a-t-il, toutefois, précisé, et «le relâchement est dans la nature humaine lorsqu'on croit que l'ennemi a baissé la garde. D'où le risque de développement, de temps à autres, de foyers qui vont éclore!», a-t-il averti, citant les cas des wilayas de Sétif, Batna et Alger. Interrogé sur l'éventualité de recourir à un reconfinement de la population au cas où les chiffres continuent de hausser, M. Benbouzid dira «qu'aucun scénario n'est à écarter.» Néanmoins, souligne-t-il, «il n'y pas lieu de susciter la panique.» Les mesures sont là. Et on a acquis au cours de ces 7 derniers mois une certaine expérience, même si au début on était quasiment désarmé et pas du tout préparé, a-t-il affirmé. Et d'indiquer : «On a saisi l'occasion de la dernière période d'accalmie pour renforcer nos stocks afin, justement, de faire face à toutes éventualités.» Toutefois, a-t-il, estimé, «il n'y a pas lieu de parler de reconfinement, à ce stade.» L'Invité de la rédaction constate par ailleurs, que l'Algérie, contrairement à des pays voisins et européens, a réussi à endiguer la prolifération du virus, d'où la nécessité, souligne-t-il, de maintenir les mesures barrières. S'agissant de la sécurisation des établissements d'enseignement, la rentrée des classes étant annoncée pour mercredi, le ministre de la Santé et de la Réforme hospitalière assure qu'un ensemble de mesures sanitaires ont été mises sur pied, à l'exemple de la distanciation entre les élèves, tout comme celle des tables, réservées, chacune, à un seul enfant. Il a estimé, à ce propos, qu'il «faut bien reprendre», et le président de la République l'avait déjà exprimé, «on est appelé à cohabiter» avec ce virus, «tout en maintenant la garde», notant que la longue période de confinement a «affecté psychologiquement les enfants qui ont même perdu les réflexes d'écoliers», insistant, toutefois, sur «le respect du protocole sanitaire dans les établissements scolaires». Le Pr Benbouzid a également assuré de la «reprise en mains de la situation», s'agissant de la sensibilisation contre les dangers de la Covid-19, faisant état d'un «Média planning» impliquant l'ensemble des secteurs concernés par la question, à l'instar de celui des Affaires religieuses pour ce qui a trait à l'encadrement sanitaire de la prière du vendredi. Le ministre de la Santé a tenu, enfin, à mettre en garde la population contre les «conditions favorables» à la propagation du virus avec l'entame de la saison automnale et l'arrivée du froid. De même que le risque de «confusion» avec la grippe saisonnière, en perspective de laquelle, a-t-il assuré, «tout est prêt pour le lancement de la campagne de vaccination». À propos de l'acquisition d'un vaccin contre le Covid 19, le ministre fait état d'un mécanisme (Covax), par le biais duquel 170 pays, dont l'Algérie, se sont associés pour choisir le meilleur parmi ceux mis au point par plusieurs laboratoires dans le monde.