Ce n'est pas un vaccin à tout prix, mais bien le vaccin à tout prix tant l'article tant attendu est défini et identifié d'emblée. Le vaccin tant espéré s'est depuis longtemps familiarisé avec l'humanité parce que tellement prisé et chargé d'une mission salvatrice pour la progéniture d'Eve et Adam. Même si on n'en connaît pas encore ni la teneur ni la portée, on maîtrise déjà les contours et on saura à coup sûr le reconnaître à l'instant même où il jaillira d'un des innombrables laboratoires dont les chercheurs s'échinent à la tâche, jour et nuit depuis des mois, pour l'aider à voir le jour même aux forceps. Les Big Pharma ont détrôné l'industrie alimentaire, l'industrie énergétique, Hollywood, l'industrie militaire et des sommes colossales promettent de renflouer les poches déjà pleines de Big Brother et Cie. Des dizaines de labos se livrent à une course contre la montre pour rafler la mise avant que le pot aux roses ne soit découvert. La science est comme par enchantement vulgarisée, le public initié aux secrets de la recherche et en sait beaucoup sur le processus de mise sur pied du vaccin, les multiples phases d'essai, même s'il ignore toujours la recette magique et les conséquences sur la santé humaine. Le vaccin, le dernier né, serait à 90% efficace et deux grands labos se sont ligués pour produire des millions de doses qui se sont déjà écoulées avant même leur sortie des usines. Le vaccin, ou plutôt son spectre, était de la partie depuis les premières semaines de l'apparition du virus à Wuhan. Le virus lui faisait de l'ombre au début, mais depuis quelques jours, c'est le vaccin qui tient le haut du pavé et d'aucuns y voient le début de la fin pour le virus aux mille vies, aux innombrables souches et mutations. Le vaccin à tout prix semble devenir le maître-mot des médias, des grandes firmes pharmaceutiques, des chercheurs de tous bords et des politiciens surtout. Les farouches opposants des vaccins ont beau souligner les zones d'ombre qui entourent les vaccins de toutes sortes, les effets secondaires tus et le facteur de dépendance qu'ils engendrent, le vaccin est plus que jamais convoité, glorifié et vulgarisé au point d'intéresser le commun des mortels en des disciplines aussi ardues que l'immunologie, l'épidémiologie et toutes les autres disciplines de pointe. On a beau susurrer que le vaccin tant attendu est l'antidote à un poison planifié dans les mêmes labos qui donnent l'image de sauveurs de l'humanité, que le vaccin en question est une puce qui permettra un meilleur contrôle de l'humanité, que le vaccin n'est en fait qu'un poison qui réduira la population mondiale de plus de la moitié pour permettre aux nantis de mieux vivre, que le vaccin tant vanté a déjà commencé à achever le processus de déshumanisation de l'homme, le vaccin à tout prix prend le dessus et fait l'actualité, entre dans les mœurs et est en passe de faire son entrée dans le caddie des consommateurs. Il était depuis longtemps un élément de la culture industry, il en devient l'élément phare désormais. Le vaccin à tout prix, s'écrie le monde qui se pose déjà les questions sur les premiers veinards à être vaccinés et s'il y aurait suffisamment de doses pour guérir ou faire périr le gros de l'humanité.