Les intoxications au monoxyde de carbone sont causées principalement par une mauvaise installation des appareils de chauffage à gaz ou encore un problème d'évacuation des gaz brulés. C'est ce qu'ont affirmé à l'APS les services de contrôle du ministère du Commerce, l'organisme de contrôle public, les fabricants et associations de consommateurs et de commerçants. Le Directeur général de contrôle économique et de la répression de la fraude du ministère du Commerce (DGCERF), Mohamed Louhaidia, a énuméré cinq facteurs majeurs causant les intoxications au monoxyde de carbone. Il a cité en premier lieu la «mauvaise installation» des appareils par des personnes «non qualifiées» en plus de «l'absence de maintenance périodique des chauffages». De plus, il a évoqué le «non nettoyage des conduites d'évacuation des gaz brulés», «la vétusté des appareils» ou encore une «aération insuffisante» dans les maisons, avec des accès d'air inexistants ou obstrués par les occupants. Baisse du taux de non-conformité des chauffages à gaz D'autre part, la DGCERF et le laboratoire du Centre Algérien du Contrôle de la Qualité et de l'Emballage (CACQE) de Constantine ont exclu que la qualité des chauffages à gaz soient la cause des intoxications au monoxyde de carbone (CO). M. Louhaidia, a, ainsi, indiqué, à l'APS que ses services n'ont reçu aucune plainte, en 2020, pour une contrefaçon de chauffages à gaz, expliquant que tout opérateur relevant la contrefaçon de ses produits contacte les services de la DGCERF qui «retirent» le produit contrefait du marché en infligeant au contrevenant les sanctions prévues par la loi, a-t-il précisé. Selon lui, tous les appareils de chauffage à gaz ou chauffe-bains fabriqués localement ou importés, ce qui est très rares, sont «contrôlés» par le CACQE qui a permis de régler «définitivement» la question de la conformité des chauffages à gaz. De son coté, le chef de laboratoire du CACQE de Constantine, Redha Benmourallah, a déclaré à l'APS que le taux de non-conformité des chauffages à gaz est passé de 85% en 2013 à 4,76% en 2020. Expliquant qu'en plus de la mission de contrôle, ce laboratoire a un rôle de «mise en conformité» de ce type d'appareils. Ainsi, M. Benmourallah a précisé que lorsqu'un produit n'est pas conforme, l'opérateur a le droit d'opérer une mise en conformité en corrigeant les carences. Une fois la vérification de la correction ces carences effectuée, le CACQE délivre le certificat de conformité et ce produit peut bénéficier d'une autorisation de mise sur le marché, a souligné le même responsable. «L'accompagnement concerne, en outre, les importateurs étant en mesure de se rapprocher du CACQE où on leur explique les normes qui doivent être exigées à leurs fournisseurs», a développé M. Benmourallah. Ce laboratoire reçoit, a-t-il dit, des produits ayant «causés le décès de personnes» par intoxication au CO. Cela dans le cadre d'expertises demandées par les services de sécurité. Le résultat de ces expertises, révèlent «le plus souvent» que les gaz brulés n'ont pas été évacués, ce qui signifie qu'il y avait un obstacle au niveau de la cheminée, a conclu le chef de laboratoire. Le casse-tête des détecteurs Par ailleurs, des irrégularités dans la commercialisation des appareils de chauffage à gaz ont été constatées à travers plusieurs marchés spécialisés dans la vente des produits électroménagers dans la capitale. En faisant un tour du coté d'El Hamiz (Est d'Alger), il a été constaté que des chauffages à gaz étaient vendus sans détecteurs de monoxyde de carbone. Pourtant, une instruction émise par les services du ministère du Commerce, en mois de juin dernier, l'impose. Ce qui a été différemment justifié par les commerçants et les fabricants. Les commerçants ont indiqué qu'ils ne peuvent «pas obliger les consommateurs à acheter les détecteurs de monoxyde de carbone», ou qu'ils n'ont pas reçu les détecteurs avec les appareils de chauffage. Les fabricants se défendent du fait que cette instruction ait été émise, alors que les commerçants avaient déjà constitué leurs stocks. C'est ce qu'a avancé le Directeur général de Cristor, Raouf Zaïbi, affirmant que certains clients se sont fournis durant l'été avant la prise de l'effet de cette instruction. Label local est disposé, selon lui, à satisfaire les demandes des clients qui se présentent pour acquérir des détecteurs de monoxyde de carbone pour se conformer à la loi. De sont coté, le directeur central des systèmes d'exploitation de SONARIC, Ahmed Laihem, a affirmé qu'à partir du 31 octobre aucun chauffage n'a été facturé, jusqu'au 22 décembre, date de la réception des détecteurs de monoxyde de carbone. Invitant les commerçants s'étant fournis avant cette date à se rapprocher des magasins de Sonaric munis de leurs factures pour acquérir le nombre de détecteurs qui correspond au nombre de chauffage facturés auparavant. Le responsable de Sonaric a précisé avoir commandé environs 30.000 détecteurs supplémentaires pour pouvoir répondre à la demande de ces commerçants qui veulent proposer les détecteurs en accompagnement des chauffages de la marque qui n'en étaient pas dotés. M. Laihem conclura sa déclaration en déplorant de trouver au niveau d'El Hamiz des chauffages sans cheminée nécessitant de changer les filtres, alors que les vendeurs ne savent même pas où se trouve ce filtre et comment le changer.