Pr Nibouche a appelé, hier, à une «démarche globale» pour lutter contre l'infarctus du myocarde. Invité à la radio Chaîne 3, le chef de Service cardiologie de l'établissement hospitalier Nefissa Hamoud', Djamel Eddine Nibouche a affirmé que la crise cardiaque tue plus que le cancer et beaucoup d'autres maladies. Selon des études scientifiques, 44% des décès en Algérie sont causés par l'infarctus du myocarde. Djamel-Eddine Nibouche, tire la sonnette d'alarme et appelle à l'élaboration d'une véritable stratégie de lutte contre cette maladie. Il recommande l'implication de tous les secteurs, mais aussi « un consensus national» pour établir un plan applicable sur le terrain. Si les causes de cette maladie sont les mêmes partout dans le monde, Pr. Nibouche considère, néanmoins, qu'« il ne suffit pas de copier des stratégies appliquées ailleurs pour réussir». Selon lui l'Algérie a besoin d'une stratégie répondant à sa réalité. Selon lui, cette stratégie doit s'appuyer sur la prévention contre les causes de ce problème de santé, la mise en place d'un plan de prise en charge nationale et par la création de structures spécialisées répondant aux spécificités de chaque wilaya. «Nous appelons, depuis très longtemps, à la nécessité absolue de mettre en place un plan progressif de prise en charge préventive, mais aussi thérapeutique et post-thérapeutique de cette redoutable maladie», a-t-il ajouté. Pr. Nibouche a aussi exprimé sa satisfaction pour le lancement d'une plateforme de prise en charge de l'infarctus du myocarde, se disant convaincu que la lutte contre cette maladie nécessite une «démarche globale», et insistant sur la nécessité d'application de la nouvelle loi sur la santé dans le but de réorganiser le système de santé en Algérie. A propos de prévention, l'intervenant a insisté sur les facteurs de risque, citant particulièrement le tabac. «Il y a un plan de lutte contre le tabagisme qui n'a jamais été mis en place, alors que le tabac est l'une des premières causes de l'infarctus du myocarde en Algérie. Donc si vous laissez le tabac, et que vous lancez une stratégie de lutte contre l'infarctus du myocarde, il y a quelque chose qui ne marche pas», a déclaré Pr. Nibouche. Outre le tabac, l'intervenant a cité l'obésité comme facteur de risque de cette maladie. «Nous avons une épidémie de l'obésité en Algérie. Due à cette malbouffe, l'obésité est un des risques majeurs de l'infarctus du myocarde», dit-il encore. Autres facteurs de risque cités hier, le stress attribué par le Pr. Nibouche au «changement de mode de vie de l'Algérien», mais aussi le diabète qui touche, selon lui, «14,5%» des Algériens. Interrogé sur la non application de la législation, notamment celle qui interdit de fumer dans les lieux, publics, Pr. Nibouche estime que «dans certains cas», quand on fait des lois, «on n'étudie pas leur faisabilité». «On a institué un système de verbalisation du citoyen qui fume dans un lieu public. Mais est-ce la meilleure solution ?» explique l'intervenant. A propos de la «réforme hospitalière», Djamel Eddine Nibouche relève qu'elle «existe depuis longtemps», mais «qu'on ne lui a jamais donné de l'importance». Cette réforme est en cours de finalisation et sera discutée par les concernés, a-t-il informé. L'intervenant a également évoqué la nécessité d'implication «de plusieurs secteurs» dans la lutte contre des maladies comme l'infarctus du myocarde, citant les ministères de la Communication, de l'Intérieur, des Transports, et d'autres secteurs comme la Sécurité sociale, et pas seulement du ministère de la Santé.