Des dizaines de délégués des wilayas de l'Ouest de la coordination nationale des diplômés de magistère et de doctorat ont observé hier matin un sit-in régional devant la rentrée principale du campus Taleb Mouard Salim (ex-IGMO) pour réclamer le droit au recrutement automatique dans l'enseignement supérieur et pour dénoncer les dernières déclarations médiatiques du ministre du secteur. Il était 9h30 quand les premiers délégués de cette coordination ont commencé à affluer vers le campus universitaire. Durant près de deux heures, les contestataires ont scandé des slogans hostiles à "la politique de recrutement dans les universités" tout en dénonçant "le népotisme et les dépassements enregistrés, selon leurs propos, lors des procédures de recrutement des enseignants chercheurs". Ils ont brandi des pancartes et des banderoles disant "non à l'exclusion de l'élite", "le recrutement automatique est notre droit", "Benziane... non à l'humiliation des élites", etc. Ce rassemblement de protestation a été suivi avec un grand étonnement par les étudiants du campus Taleb Mourad Salim qui semblaient regretter le sort réservé à cette élite académique. "J'exerce depuis près de six ans en tant que vacataire à l'université. J'ai postulé à toutes les offres de recrutement dans les universités de l'Ouest et même au centre (Maghnia, Khemis Miliana, Mostaganem...), mais sans succès. Le plus regrettable est que certains sont recrutés d'office après l'obtention de leurs diplômes, alors que nous sommes exclus depuis plusieurs années", regrette cette manifestante. Le représentant de la coordination à l'Ouest affirme que le recrutement direct des diplômés de magistère et de doctorat est un droit garanti par la législation en vigueur tout en appelant le président de la République à intervenir en urgence pour lever cette "injustice qui n'a que trop duré". "Nous avons tenu à ce jours quatre sit-in nationaux devant le siège du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Nous sommes aujourd'hui déterminés plus que jamais à arracher notre droit", déclare notre interlocuteur. Les contestataires ont également réitéré leur rejet du projet de loi annoncé en septembre dernier par le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique et qui a pour objectif de permettre aux docteurs d'accéder à l'environnement socio-économique. La Coordination refuse ce projet de loi en soutenant que les diplômes de post-graduation sont purement académiques et destinés à la recherche scientifique et à l'enseignement supérieur.