Les détenteurs de doctorat et de magistère et les étudiants en post-graduation montent au créneau. Ils revendiquent des autorités un poste d'emploi permanent. Un groupe de titulaires et d'étudiants en doctorat et magistère a tenté, hier, d'observer un rassemblement devant la Maison de la Presse Tahar-Djaout, à Alger. Un sit-in qui a été empêché par un imposant dispositif des services de l'ordre. Les éléments de la police ont été déployés massivement pour disperser les protestataires. Constitués en coordination nationale des détenteurs et étudiants en doctorat et magistère, les contestataires dénoncent la «marginalisation», l'«exclusion» et le «chômage» dont ils sont victimes. «Dans les meilleurs cas, nous sommes engagés en tant qu'enseignants vacataires dans des conditions professionnelles qui attentent à notre dignité et à la valeur de nos diplômes supérieurs», soulignent-ils. Et d'ajouter : «Au moment où l'élite des doctorants et des magistères, qualifiée pour le poste de professeur-chercheur, est privée et exclue, nous constatons que la majorité des universités algériennes souffrent d'un terrible manque de professeurs, chercheurs et encadreurs. Une situation qui a conduit à la détérioration et à la baisse du niveau de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique dans notre pays, ce qui entraînera des conséquences désastreuses pour l'avenir de l'université.» Selon eux, le système de recrutement des professeurs-chercheurs, adopté actuellement, ne répond pas du tout aux besoins quantitatifs et qualificatifs exprimés par les universités. Pis encore, «cette méthode entrave le bon fonctionnement des universités et impacte négativement la qualité de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique à cause du nombre négligeable des postes budgétaires assurés et des conditions injustes imposées pour rejoindre le poste de professeur-chercheur», explique-t-on. Les détenteurs de doctorat et de magistère et les étudiants en post-graduation demandent ainsi des postes d'emploi permanents à l'université ou les centres de recherche. Une revendication soumise à leur tutelle suite au rassemblement tenu le 31 août dernier devant le ministère de l'Enseignement supérieur, mais qui n'a pas trouvé d'écho. «Nous avons aussi saisi le médiateur de la République, le Premier ministre et même le président de la République mais sans suite», affirment-ils. Ils rappellent, à cet effet, que la loi stipule que l'ouverture des postes de doctorat est soumise au critère des besoins quantitatifs et qualitatifs en termes de professeurs-chercheurs, exprimés par les universités. Or, «les universités recourent, aujourd'hui, aux titulaires de doctorat et de magistère pour les exploiter en tant qu'enseignants vacataires afin d'assurer la continuité des activités pédagogiques compte tenu du manque de professeurs-chercheurs à tel point que 80% des enseignants dans de nombreuses facultés sont des vacataires», assure-t-on. Ry. N.