Rien de plus pénible que d'attendre plus de 4h devant l'unité de production et de conditionnement des gaz industriels et médicaux Linde Gaz pour une bouteille d'oxygène dont dépend la vie d'une une mère, un père, un fils ou un proche en détresse respiratoire à cause du Covid. Dure réalité dont on a été témoin, hier, devant le siège de Linde gaz, à Oran. Une multitude de voitures stationnées le long du trottoir et une importante foule agglutinée devant le portail. Malgré cette longue attente, tous ces gens risquaient de revenir bredouilles, car l'oxygène n'était pas disponible. Des citoyens venus de Ghazaouet, de Ain Témouchent, de Sidi Bel Abbès et de Tlemcen et de l'hôpital Nedjma à Chteïbo, faisaient le pied de grue devant le complexe guettant l'ouverture du grand portail pour pouvoir s'approvisionner en oxygène. Sous un soleil de plan, un dossier à la main, ces citoyens attendait qu'on veuille bien les rassurer et leur annoncer que leur tour est venu pour prendre une bouteille d'oxygène. Tout le monde caressait cet espoir, mais il fallait encore prendre son mal en patience. Il faut encore attendre selon l'agent posté à l'entrée de cette usine. Une jeune femme est venue de l'hôpital de Chteïbo. Sa mère est depuis quatre jours dans cet établissement. Elle a besoin en urgence d'oxygène. Selon sa description de la situation là-bas, « c'est la catastrophe. Les patients meurent faute d'oxygène et l'établissement est dépassé. La situation est de plus en plus critique ». Un autre jeune, venu de l'hôpital de Ghazaouet, attend depuis 9h du matin devant cette usine. Il était 14h, rien à signaler. "Je suis d'Oran », dira-t-il, par manque de place j'ai dû emmener mon cousin malade du Covid à l'hôpital de Ghazaouet. Je suis revenu maintenant à Oran pour m'approvisionner en oxygène et je ne suis pas sûr d'en avoir ». Un autre jeune est venu de Tlemcen pour la même chose. Il a fait le déplacement jusqu'à Oran, après avoir fait escale à Sidi Bel Abbès. Pas d'oxygène. Il faut attendre. Cette même réponse est répétée pour d'autres citoyens qui ont fait le déplacement de Ain Témouchent, de Bel Abbès et de Chlef. C'est la crise et la panique. « Rabi yestor », nous dira cet homme dont la belle mère et la belle sœur sont à l'hôpital de Ain Témouchent en détresse respiratoire. Pour avoir des explications sur la situation, nous avons contacté le directeur de Linde gaz Alger, M.Maârouf qui a tenu à rassurer que toutes les wilayas ont été approvisionnées en oxygène par son usine qui produit 150.000 litres par jour. Il a tenu à préciser qu'avec la 2ème vague du Covid, la consommation d'oxygène a été multipliée par quatre, ce qui explique cette demande importante actuellement. En attendant que la situation se stabilise, les malades doivent prendre leur mal en patience avec une pandémie qui dure depuis plus d'une année.