La demande nationale en gaz industriels et médicaux demeure très importante comparativement à l'offre nationale. Ce déséquilibre est imputé au manque d'investissements engagés dans le secteur des gaz industriels & médicaux. Lequel secteur ne compte que quelques opérateurs, entre autres Linde gas Algérie, Air Liquide Algérie et Inoxpa Algérie. Ce qui explique les pénuries répétitives de ces gaz, notamment dans les établissements de santé, obligeant ainsi les pouvoirs publics à recourir à l'importation. Depuis la cession de l'Entreprise nationale des gaz industriels (Engi) et la Société d'installation et de diffusion de matériel technique en Algérie (Sidal), respectivement à Linde gas et Air Liquide, les pouvoirs publics n'ont pas créé d'autres entreprises nationales.Devant l'absence d'investissements nationaux dans ce domaine, les groupes français, allemand et espagnol, en l'occurrence Air Liquide, Linde gas et Inoxpa ont œuvré à renforcer leur présence en Algérie. Et ce, par le lancement d'investissements dans l'industrie des gaz industriels (oxygène, acétylène, azote, dioxyde de carbone, argon, hydrogène, gaz de laboratoire…) et médicaux (oxygène, protoxyde d'azote…). Linde Gas Algérie, à titre d'exemple, «s'est engagée avec l'Etat algérien à investir, au cours des cinq prochaines années, plus de 50 millions d'euros», nous précisera Pierre Chevallier son P-DG. Ce montant d'investissement sera augmenté à 64 millions d'euros à fin 2012.Cette entreprise privée compte neuf unités de production réparties à travers le territoire national (Arzew, Oran, Sidi Bel Abbès, Réghaïa, Bouira, Ouargla, Skikda, Annaba et Constantine) en plus de l'unité de Hassi Messaoud montée en joint-venture avec Sonatrach.En 2007, la Société Linde Gas a acquis 67 % de l'Engi, avec des unités vétustes. Cette société lance, depuis 2009, un programme de réhabilitation et de rénovation des structures de l'ancienne Engi.Ce programme consiste, entre autres à réaliser sur le site de Réghaïa, une unité de gaz de l'air et une autre de production d'oxyde d'éthylène. Devant être opérationnelle, au plus tard en janvier 2013, l'unité de gaz de l'air de Réghaïa permettra d'alimenter l'ensemble des hôpitaux d'Alger en oxygène. Elle permettra, également de stocker 1,2 million de litres d'oxygène, pour assurer l'approvisionnement des hôpitaux et des cliniques en oxygène en cas de besoin.Linde Gas Algérie compte, également, diversifier ses gammes de produits et services.«Nous sommes en compromis avec les autorités algériennes pour introduire le système Home Care en Algérie et pour qu'il soit remboursé, entièrement, par la sécurité sociale», indiquera M. Chevallier. Et d'ajouter que ce service, c'est-à-dire l'oxygénothérapie à domicile, pratiquée dans plusieurs pays, permettra, de prendre en charge le malade à domicile et lui éviter les contraintes rencontrées pour se procurer la bouteille d'oxygène. Avec une ressource humaine, entièrement algérienne, cette entreprise privée de droit algérien développe également une activité de revente du matériel médical pour la mise en œuvre des applications des gaz médicaux. Outre les hôpitaux et les cliniques, les clients de Linde Gas Algérie, sont principalement (70%) des industriels. Ces derniers s'alimentent de cette entreprise en oxygène, azote, argon, CO2, etc. Linde Gas Algérie compte également, produire, à partir de l'unité de Réghaïa, des gaz mélanges lesquels sont aujourd'hui importés. «Notre objectif est d'augmenter la production locale pour limiter l'importation et passer au stade de l'exportation vers notamment les pays voisins», nous révélera M. Chevallier, avant de préciser qu'une unité de production de l'oxyde d'éthylène est en cours de réalisation sur le site de Réghaïa.L'autre projet que compte lancer cette entreprise consiste à réaliser, à Réghaïa, Arzew et Skikda, des unités de production de CO2, et ce, compte tenu du grand nombre d'unités de dessalement d'eau de mer existantes sur ces sites.En 2010, Linde Gaz Algérie a réalisé un chiffre d'affaires de 50 millions d'euros. «Nous projetons de réaliser des ventes avoisinant 200 millions d'euros, à l'horizon 2020», pronostiquera-t-il. Pour atteindre ses objectifs, ce groupe allemand de droit algérien projette de rajeunir son effectif. «Nous comptons faire contribuer, dans la réalisation de nos projets, des jeunes plus qualifiés dont la moitié serait des femmes», lancera M. Chevallier. B. A.