Tout porte à croire que la rentrée scolaire 2021 serait reportée après un été complètement chamboulé par la Covid-19 et ses variants, notamment le Delta qui continue à nous surprendre. Les syndicats du secteur qui se sont réunis avec le ministre de l'Education lundi dernier pour débattre et faire des propositions autour des préparatifs de la rentrée scolaire, sont unanimes à affirmer que cette rentrée sera décalée. Et ce en se référant aux déclarations du président de la République, Abdelmadjid Tebboune qui avait affirmé que la rentrée scolaire, universitaire et professionnelle était «tributaire de la vaccination de tous». « Pour vacciner le personnel de l'éducation, il nous faut au moins 45 jours pour assurer les deux doses de vaccins recommandées, alors que 26 jours nous séparent de la rentrée scolaire prévue le 07 septembre prochain», nous dit Zoubir Rouina, président du Conseil des enseignants des lycées d'Algérie (CELA). Et d'affirmer que le fait de déclarer que la rentrée scolaire est tributaire de la vaccination de tous, veut dire que cette rentrée sera automatiquement reportée. M.Rouina a affirmé que la rentrée scolaire de l'an dernier avait été reportée jusqu'au 04 novembre et cela n'a pas empêché la contamination de 20 000 employés du secteur ayant contracté la Covid-19. «On parle seulement de ceux qui ont déposé leur dossier pour la prime au niveau de la commission nationale des œuvres sociales des travailleurs de l'éducation», dit-il, en précisant que le cas des employés infectés dépasse bel et bien ce chiffre sans parler des élèves qui ont été touchés. Notre interlocuteur a affirmé que ces infections ont été enregistrées dans une période pas assez critique que celle vécue actuellement, notamment par rapport au nombre de décès. Il précise que « tous les syndicats sont inquiets, ils exigent des moyens de protection pour ne pas mettre les élèves, les enseignants et l'ensemble du personnel en danger ». Le Cnapeste a estimé que le maintien ou le report de la date de la rentrée scolaire doit être basé sur des rapports sanitaires et scientifiques précis, préparés par les spécialistes et le comité scientifique chargé d'étudier et de surveiller la propagation de l'épidémie du coronavirus. Le président du Syndicat national des travailleurs de l'Education (SNTE), Abdelkrim Boudjenah, a pour sa part proposé le report de la rentrée scolaire au 1er octobre pour permettre à un maximum de fonctionnaires de recevoir au moins la première dose. Répondant à l'appel du ministre de l'Education, la majorité des syndicats se sont dits prêts à contribuer à la campagne de vaccination pour une rentrée scolaire sécurisée, stable et sereine. Certains syndicats ont mis l'accent sur la nécessité de lancer des campagnes de sensibilisation animées par les professionnels de la santé, notamment à travers les médias, car il est question de convaincre avec des données scientifiques. Le recrutement des enseignants est impératif Le ministre de l'Education nationale Abdelhakim Belabed a affirmé en outre devant les syndicats que son département s'est engagé à alléger le volume horaire, d'une façon à réduire la pression sur les enseignants. Et ce en recrutant des diplômés des écoles supérieures de l'enseignement et avec la possibilité de recruter les contractuels, « un recrutement qui se fera selon les besoins dans chaque filière ». Les concours de recrutement n'ont pas pu être menés en raison de contraintes de temps. Le ministre a même suggéré, selon le Cnapeste, que la séance se fera en une heure au lieu de 45 minutes. Pour le CELA, une séance d'une heure au lieu de 45 minutes ne va pas réduire le volume horaire des enseignants, en précisant que seuls des postes de recrutement sont capables de réduire la pression et la tension. Pour Zoubir Rouina, on parle de recrutement pour combler le déficit dans les trois paliers et au niveau national. Le Cnapeste a dans ses propositions mis l'accent sur la nécessité de promouvoir des postes de recrutement. Et ce en embauchant des enseignants diplômés des écoles supérieures de l'enseignement, en intégrant les enseignants contractuels et en accélérant l'ouverture des concours de recrutement, comme promis précédemment par le ministère de l'Education nationale. Seules ces mesures permettront, selon le Cnapeste, la concrétisation des plans pédagogiques sans pression, éviter la fatigue et l'anxiété subies par les enseignants l'an dernier. L'école a besoin de moyens financiers Les syndicalistes, notamment le Cnapeste, ont précisé devant le ministre que cette rentrée scolaire s'avère très complexe notamment avec la recrudescence de cas de Covid-19 et le variant Delta. Une situation qui exige, selon eux, que les autorités supérieures soient préparées de manière sérieuse pour y faire face. En fournissant, bien évidemment, tout le potentiel matériel, humain. Le Cnapeste a exigé la libération à temps des budgets annuels alloués aux établissements scolaires. Pour le CELA, pour assurer la protection des élèves et du personnel éducatifs, et pour appliquer à la lettre le protocole sanitaire, les autorités doivent mettre le paquet. « Il faut prévoir des moyens financiers pour l'achat des moyens de protection et pour assurer la création des postes de recrutement à tous les niveaux, pédagogique et administratif». Enfin, les syndicats sont revenus à la charge pour exiger le paiement d'arriérés de salaires et des primes de certains enseignants.