Dans un mois les élèves seront de retour à l'école. Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a donné des instructions afin d'entamer les préparatifs de la prochaine rentrée sociale, à l'issue de la réunion périodique du Haut Conseil de Sécurité, tenue mercredi dernier. Entre mesures sanitaires, vaccination et la nécessité d'engager un dialogue avec les partenaires sociaux, cette rentrée scolaire s'annonce pour la deuxième année consécutive «difficile», notamment avec la recrudescence «inquiétante» des cas de Covid-19 et avec une dominance préoccupante du variant Delta. Le Président Tebbounne a donné des instructions pour l'Inspection au préalable de l'ensemble des établissements scolaires, universitaires et ceux relevant de la Formation professionnelle et l'intensification de la coordination avec le staff médical pour l'adoption d'un protocole sanitaire de lutte contre le Covid-19. Il a également ordonné l'adoption du dialogue avec le partenaire social pour trouver des solutions aux problèmes et préoccupations des travailleurs des secteurs de l'Education, de la Formation professionnelle, de l'Enseignement supérieur et de la Santé. Le ministre de l'Education nationale, Abdelhakim Belabed, a ainsi convié les syndicats agréés du secteur à une rencontre pour discuter autour des préparatifs de la rentrée scolaire et des préoccupations des représentants du personnel éducatif. Cette rencontre est prévue ce lundi. Le chargé de la communication du Syndicat nationale des travailleurs de l'Education (SNTE), Djahid Hireche, a affirmé que cette rencontre est une occasion pour les syndicats du secteur de définir les besoins, mais surtout de faire des propositions pour la rentrée scolaire. Notamment, en cette période de crise sanitaire nationale qui semble très préoccupante. M. Hireche a affirmé que pour faire des propositions adéquates, il faut avoir des informations fiables notamment sur « les enfants touchés par la pandémie». « Nous n'avons pas des informations précises et officielles sur le nombre d'enfants ayant contracté le virus, sur la tranche d'âge, les symptômes, le degré de contagiosité. Il y a des informations qui circulent sur les réseaux sociaux et dans certains médias, mais on veut bien avoir des informations officielles émanant du ministre de la Santé, pour qu'on puisse formuler des propositions», argumente notre interlocuteur. En ce qui concerne la vaccination, le représentant de la SNTE a affirmé que pour accélérer la vaccination du personnel de l'Education, il faut mobiliser tous les moyens humains et matériels. La SNTE compte proposer l'ouverture de centres de vaccination dans les directions de l'Education pour faciliter l'opération de vaccination. M. Hireche n'écarte pas la possibilité de voir la date de la rentrée scolaire décalée, vu la situation sanitaire, sachant que la rentrée est fixée pour le 7 septembre prochain. Pour sa part, le président de l'Union nationale du personnel de l'Education et de la Formation (UNPEF), Sadek Dziri, a affirmé que la vaccination du personnel de l'Education est nécessaire, mais dit-il, il faut des moyens pour mener cette campagne et aussi faire plus d'efforts en matière de communication pour convaincre les plus réticents. En ce qui concerne le dialogue avec les partenaires sociaux sur différents volets, M. Dziri a affirmé qu'il faudrait d'abord définir en quoi consiste le dialogue. « Quels sont les objectifs et résultats à atteindre ? Il faut donner des solutions avec un agenda pour leur application», dit-il. Et d'affirmer que ce n'est pas la première fois que le président ordonne qu'un dialogue soit engagé avec les partenaires sociaux. « On a assisté à plusieurs rencontres, mais le résultat n'est pas probant ». Et d'affirmer : « on sait pertinemment que la satisfaction de la majorité de nos revendications est du ressort du gouvernement et de la présidence et non pas de la tutelle ». Le porte-parole de l'UNPEF Abdelouahab Lamri Zegar a affirmé, pour sa part, que la majorité des syndicats vont à la rencontre des responsables du secteur et du ministre de l'Education, « mais vu notre expérience, on sait quelle sera la nature de cette rencontre». « On a déjà fait état de nos préoccupations et de nos revendications auprès de plusieurs ministres de l'Education qui se sont succédé à la tête du secteur y compris auprès de l'actuel ministre. Ils connaissent parfaitement les problèmes, les besoins du secteur ainsi que les revendications principales du personnel. Aujourd'hui, on veut des solutions avec des agendas bien précis, ainsi que des moyens pour faire face à cette crise sanitaire» dit-il. Messaoud Boudiba, porte-parole du CNAPESTE, a déjà affirmé dans les colonnes de notre journal que « nous avons acquis une certaine expérience, et nous connaissons les problèmes d'avance, notamment en matière de moyens, donc il faut mettre le paquet et éviter que le protocole sanitaire soit appliqué que sur des circulaires ou uniquement le premier jour ou de la première semaine de la rentrée des classes ». Il a également appelé au recrutement d'enseignants pour réduire le volume horaire et la pression sur les enseignants notamment avec le système des groupes, afin de garantir la distanciation.