Sortie tonitruante du président du Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP), Lyes Merabet, qui a appelé, jeudi 26 août, les autorités sanitaires à dépêcher une enquête, en associant les partenaires sociaux qui représentent ces différents corps, pour expliquer les causes des nombreux décès chez les professionnels de la Santé, emportés par le Covid-19. Estimant, dans ce contexte, que l'Algérie a le plus fort taux de mortalité, au sein des professionnels de la Santé, avec un lourd bilan de 476 cas de décès, dont 307 parmi les médecins toutes spécialités confondues, autant issus des secteurs public et privé, depuis le début de la pandémie. Une sortie qui intervient au lendemain des annonces du ministre de la Santé qui a évoqué, mercredi 25 août, lors d'une réunion en visioconférence avec les directeurs de la Santé, le renforcement prochain des mesures d'amélioration des prestations offertes par le secteur de la Santé et la valorisation de la carrière du personnel de la Santé, à travers la révision des statuts. Est-ce des éclaircissements du syndicat, qui rappellent au ministre que les préoccupations des travailleurs ne peuvent être réglées par des effets d'annonces ? Quand le ministre de la Santé parle des principes et bases consacrés par la loi 18/11 du 2 juillet 2018, relative à la santé et surtout, des orientations du Président, qui se veulent « un socle sur lequel seront lancés les travaux d'amélioration du service public, à travers le traitement des problèmes que rencontrent, notamment, les personnels, nécessitant une révision des statuts et des grilles de salaires y afférentes, le syndicat lui répond, indirectement, en affirmant que les orientations du président de la République sont restées, à ce jour, lettres mortes. On apprend ainsi, du président du SNPSP, dans une interview accordée à un média électronique, dans le sillage de ces déclarations du ministre, que les décisions présidentielles n'ont pas été mises en application, dont l'assurance maladie avec une couverture à 100 %, la mesure qui consiste à comptabiliser deux mois de travail dans le cadre de la lutte contre la pandémie, équivalent à six mois de cotisations pour la Caisse nationale des retraites, et l'indemnité-décès de 100 millions de centimes qui devait être perçue par toutes les familles ayant perdu un proche parmi les professionnels de la Santé. Faut-il encore attendre que le Président revienne sur le sujet et donne des ordres pour que toutes ces décisions soient appliquées en urgence, notamment l'indemnité-décès. Ne serait-il pas discrétionnaire que les parents et proches d'autres victimes, décédées lors des derniers incendies, notamment, touchent cette indemnité, ce qu'on ne manquerait certainement pas d'appliquer, suite à l'ordre donné par le Président, lors du dernier Conseil des ministres, alors que les parents et proches des victimes du Covid-19 attendent encore, depuis des mois pour la plupart d'entre eux ? Il y a ces petits détails qui peuvent ruiner la relation de confiance. Alors que pour la « prime Covid », qui a été appliquée, souvent à l'issue des menaces de protestation, il reste encore trois trimestres qui n'ont pas été versés aux concernés, affirme encore le président du SNPSP. De là à parler de perspectives à moyen et long termes, visant l'amélioration du parcours professionnel des travailleurs, de manière à leur permettre de gagner un salaire à la hauteur de leurs efforts et leurs missions permanentes, n'y aurait-il pas imminence à réaliser ce qui est, ou ce qui paraît, plus simple ?