Les salaires des travailleurs du secteur de la santé vont être revus à la hausse à la fin de la finalisation des procédures de révision du statut public. C'est ce qu'a affirmé, avant-hier, le ministre de la Santé, le professeur Abderrahmane Benbouzid. Il présidait une réunion sur les mesures d'amélioration de la santé publique. Le ministre a, dans son allocution, confirmé que «la mise en oeuvre des décisions du Président, relatives à la révision des lois et à la valorisation du parcours professionnel, a été initiée, ce qui se traduira par le bénéfice des travailleurs de la santé d'un salaire en fonction de leurs efforts et de leur travail». Benbouzid a expliqué qu'un programme de travail a été proposé, afin que chaque structure présente un ensemble de textes organisationnels dans des délais précis. Le ministre a également ajouté que «les textes réglementaires les plus importants feront l'objet d'un suivi quotidien, par les services du ministère.» Cette mesure, longtemps revendiquée, est une sorte de reconnaissance envers tout le corps médical, en première ligne face à la pandémie. Cette démarche est-elle suffisante? Pour le président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (Snpsp), le docteur Lyès Mérabet, «les mesures précitées sont les bienvenues et il était vraiment temps pour qu'elles arrivent». Ce syndicaliste contacté, hier, par L'Expression, a estimé que ladite démarche ne peut être que «saluée», avant d'affirmer qu'un programme pour l'entame des discussions entre les syndicats et le ministère est déjà en cours. Le président du Snpsp nous a affirmé, dans ce sens, avoir été reçu, la veille, par la commission chargée par la tutelle de relancer le dossier de la réforme des lois fondamentales qui régissent le secteur. «Nous avons assisté, mardi, à une rencontre avec les représentants du ministère et nous avons soumis les propositions du Snpsp pour qu'il participe à l'enrichissement du débat lancé autour de la question,» nous a-t-il confié, avant de relever que «le problème des blouses blanches ne réside pas seulement dans cette dernière». Plus explicite, le docteur Lyès Mérabet dira que «l'augmentation des salaires des travailleurs du personnel de la santé est une décision à saluer, d'autant plus qu'elle constituait, depuis des années, une des revendications de notre syndicat, mais aussi celle d'autres syndicats de la santé publique, mais beaucoup reste à faire». «Le processus ne doit pas traîner», selon les termes du président du Snpsp. Notre interlocuteur n'a pas manqué de rappeler que «l'actuel statut était à l'origine de plusieurs mouvements de contestation des travailleurs de la santé». Il enchaîne et appelle la tutelle et le chef de l'Etat à remédier «concrètement» à la situation socioprofessionnelle du personnel du secteur. Lyès Mérabet a également profité de la même occasion pour soulever certains points, qu'il qualifie d'«importants». «Vous avez, par exemple, le problème des retards de versement des primes de Covid-19.» Ce cas avait connu quelque retard». «Il y a un retard de trois primes», a-t-il souligné. Cela avant d'ajouter que «nous sommes en épuisement professionnel, après plus de deux années de combat et de mobilisation, face à la pandémie et nous exigeons l'inscription de cette dernière en tant que maladie professionnelle». L'autre revendication soulevée par le président du Snpsp est le non-versement aux familles des victimes, de l'indemnisation symbolique décidée par le chef de l'Etat. «La décision présidentielle est hélas, restée lettre morte et aucune des familles n'en a bénéficié à ce jour», a-t-il indiqué.