Au lendemain de la session extraordinaire de son Conseil national, tenue vendredi, le Front des forces socialistes (FFS) a organisé une conférence de presse au cour de laquelle plusieurs questions ont été évoquées, dont celle relative à la décision du parti de participer aux élections locales anticipée du 27 novembre prochain, et l'environnement légal dans lequel elles se déroulent, au «danger séparatiste» qui menace l'Algérie, ainsi que la rupture des relations diplomatiques avec le Maroc. La conférence de presse a été animée par Youcef Aouchiche, premier secrétaire national du FFS, Hakim Belacel, membre de l'instance présidentielle du parti, et Walid Zanabi, membre du conseil national et désigné récemment au poste de secrétaire national par intérim chargé de la communication, en remplacement du défunt Chafaâ Bouaiche. Dans une déclaration liminaire, Youcef Aouchiche a estimé que «quiconque veut porter atteinte à la sécurité et à la stabilité nationales (...) est considéré comme un ennemi de la nation et du peuple», appelant «tous les patriotes jaloux du présent et de l'avenir de leur pays d'encourager une action politique noble, morale et pacifique pour affronter les extrémistes, les fanatiques et les aventuriers, quelles que soient leurs origines idéologiques et intellectuelles». Le «danger séparatiste» En réponse aux questions des journalistes, Youcef Aouchiche rappelle que «le FFS n'a pas attendu 2020 ou 2021 pour dénoncer et s'opposer tous ceux qui menacent l'unité nationale, au moment où le pouvoir laissait agir ces organisations qui avaient des manifestations même dans les institutions publiques». Dans une allusion claire au MAK et à Rachad, le premier secrétaire du FFS a dénoncé la «coalition de certaines parties que rien ne rapproche idéologiquement». Le choix de participer aux locales est un «choix stratégique» du FFS pour «s'opposer à toutes ces parties». «Nous participerons dans le maximum de wilayas pour confirmer la présence du parti au niveau national» et «nous mènerons une campagne électorale ordinaire», a-t-il ajouté. «Malgré tous les obstacles posés par la loi électorale, que nous avons dénoncée en son temps, et pour la confirmation de l'ancrage national du FFS, j'ai donné des instructions à toutes les fédérations du parti de procéder au retrait des formulaires pour le recueil des signatures», a déclaré M. Aouchiche. Le FFS ne proposera aucune «alliance» et se présentera «avec ses propres listes au niveau national». «Nous ferons ce qui est en notre possible pour convaincre les algériens à voter massivement, malgré un environnement légal qui ne permet d'élections honnêtes», dit-il. A une question sur l'attitude de la «base militante» du parti, l'intervenant affirme qu'elle «est en harmonie totale avec sa direction nationale et ses décisions» et qu'elle est «engagée sur le terrain pour diffuser auprès des citoyens la décision de participer aux élections». «Hostilité affichée du Maroc» Concluant que «la participation à des élections ne peut pas compromettre nos positions visant l'instaura d'un Etat de Droit et de changement radical du pouvoir» et rappelant que parmi les recommandations du CN, «nous avons réclamé la libération des détenus d'opinion, l'ouverture des médias publics et de l'espace public». «Nous soutenons tous ceux qui ont été arbitrairement arrêtés. Il n'y a aucune raison qu'un chef de parti, qu'un militant associatif soit emprisonné pour ses idées», ajoute M. Aouchiche. Invité à commenter la décision des autorités algérienne de rompre les relations diplomatiques avec le Maroc, le premier secrétaire du FFS estime que c'est le résultat «logique» de «l'attitude hostile» du Royaume. «Nous considérons que c'est une suite logique de l'hostilité affichée par le Royaume marocain à l'égard des constantes nationales», a déclaré M. Aouchiche. Ajoutant que «le fait de permettre au sionisme d'avoir un pied au Maghreb, c'est une haute trahison aux principes qui ont guidé les mouvements révolutionnaires et libérateurs des peuples de la région».