L'installation de la commission technique, dédiée spécialement à l'élaboration du statut particulier des personnels du secteur de l'Education, avant-hier, est une démarche qui ne répond pas à la principale préoccupation ou plutôt à la revendication urgente de la majorité des syndicats de l'éducation. La préoccupation majeure de ces derniers est comment trouver des solutions pour garantir une hausse des salaires afin de faire face à des prix de plus en plus élevés et à la dégringolade effrayante du pouvoir d'achat. Le Syndicat national des travailleurs de l'éducation (SNTE) s'est dit favorable à l'installation de cette commission technique, contrairement à la précédente, « une commission mixte qui n'arrivait pas à trouver un terrain d'entente pour répondre aux avis et aux propositions des 23 syndicats du secteur ». C'est ce qu'a déclaré au Quotidien d'Oran le chargé de la communication du SNTE, Djahid Hireche. Pour ce syndicaliste, la démarche est « acceptable » en attendant de voir les résultats d'ici quatre mois, ou plutôt d'ici le mois de février ou mars, une fois que la commission termine son travail. Il a affirmé que « nous allons transmettre nos propositions à cette commission incessamment au même titre que l'ensemble des syndicats du secteur ». Le porte-parole du SNTE a souligné que le statut particulier des personnels de l'éducation permettra de corriger les incohérences et garantira la stabilité du secteur de l'Education en ébullition depuis 2008. Et de souligner qu'une fois que ce statut sera validé et adopté, les personnels de l'éducation se concentreront automatiquement sur des dossiers purement pédagogiques pour assurer une école de qualité. Messaoud Boudiba, porte-parole du CNAPESTE, a affirmé pour sa part que la révision du statut ne figurait pas dans la plateforme de revendications à caractère urgent de notre syndicat et bien d'autres. Pour M. Boudiba, « le statut particulier est un dossier qui demande beaucoup de temps et l'installation d'une commission technique à l'heure actuelle ne répond pas aux revendications urgentes des personnels de l'éducation, à savoir l'augmentation des salaires ». Et d'affirmer que son syndicat a déjà proposé à travers la plateforme de revendications, l'augmentation du point indiciaire, la suppression de l'IRG, mais surtout la révision du régime indemnitaire. « Si les autorités veulent vraiment répondre aux préoccupations du personnel de l'éducation touché de plein fouet par la précarité sociale, face à l'érosion du pouvoir d'achat, ils doivent revoir la politique salariale ». L'Union nationale du personnel de l'éducation et de la formation (UNPEF) a dénoncé, à l'issue de la tenue de la 36e session du Conseil national de ce syndicat, tenue du 20 au 22 octobre dernier, la détérioration inquiétante du pouvoir d'achat et la flambée des prix. Ses membres ont exigé en urgence la révision du régime indemnitaire, mais surtout la révision à la hausse de la prime de la performance et de traitement pédagogique appelée (ISSRP). Pour eux, cette indemnité, qui est aujourd'hui de 15%, doit être revue à la hausse à hauteur de 60%. Le syndicat a également appelé à la création d'un observatoire national pour protéger le pouvoir d'achat. Les syndicats du secteur qui ont été conviés à une rencontre de dialogue lundi dernier, couronnée par l'installation d'une commission technique pour la révision du statut particulier du personnel de l'éducation, sont aujourd'hui invités à participer à des « rencontres bilatérales », à tour de rôle, pour approfondir les discussions, notamment autour du reste des revendications.