Le ministre de la Santé, Abderrahmane Benbouzid, a appelé, lors d'une audience accordée à une délégation du Syndicat national algérien des pharmaciens d'officines (Snapo), mardi dernier, les différents acteurs du secteur à participer massivement aux prochaines assises nationales, prévues fin décembre prochain. Les participants devront ainsi débattre et faire des propositions sur la relance du secteur de la santé, afin de répondre aux défis et aux nouvelles exigences sanitaires. La délégation du Snapo, à sa tête le Dr Messaoud Belambri, s'est montrée favorable à la tenue des assises nationales à l'issue de cette audience, confirmant sa participation en force aux travaux de ces rencontres nationales. Le syndicat s'est même félicité des bonnes conditions d'organisation des assises régionales préparatoires aux assises nationales de la santé. Il a exprimé, dans ce contexte, son entière disposition pour soumettre ses propositions et confirmer sa contribution lors des prochaines assises. Et ce, en vue d'organiser le secteur en général, et la profession de pharmacien en particulier, y compris les pharmaciens d'officines, et d'améliorer les conditions d'exercice de cette activité, aussi bien au niveau des hôpitaux que dans les pharmacies d'officines, compte tenu de leur rôle pivot. A noter qu'une audience du genre a déjà été accordée au Syndicat national des paramédicaux (SAP), la semaine passée au cours de laquelle son président, Lounes Gachi, a eu des discussions avec le ministre de la Santé autour de l'organisation des assises nationales. Le premier responsable du syndicat a confirmé la participation de sa formation aux assises prévues le mois de décembre prochain. M. Gachi a également souligné, à notre journal, que son syndicat a, à travers ses adhérents, participé aux assises régionales. En réitérant la position de sa formation de participation aux prochaines assises, soulignant : «On va participer aux assises et on va présenter et imposer nos propositions», dira-t-il. Le ministre de la Santé a réaffirmé, lors de sa rencontre avec le Snapo, que ce genre de rencontres consultatives avec les différents partenaires sociaux se voulait l'espace le plus propice au dialogue et à la concertation à tous les niveaux, dans le but de présenter les préoccupations et trouver les solutions aux différents problèmes soulevés dans le cadre du renforcement et de l'amélioration de la prise en charge de la santé publique. Et d'affirmer que plusieurs questions font l'objet de débat et d'étude de façon approfondie lors des assises régionales du secteur de la santé qui se tiennent actuellement, en prévision des assises nationales prévues avant la fin de l'année en cours. Des réserves Pour sa part, Mohamed Yousfi, président du Syndicat des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP) a affirmé que les sept formations syndicales qui se sont constituées en Coordination nationale des syndicats de la santé, maintiennent leur décision de boycott des assises nationales prévues à la fin de l'année en cours. En précisant qu'après avoir analysé le déroulement des travaux des rencontres tenues dans chaque wilaya, les syndicats regroupés au sein de la Coordination ont considéré et considèrent toujours que les objectifs recherchés à travers ces rencontres ne correspondent nullement aux attentes des travailleurs du secteur. D'ailleurs, les syndicats ayant opté pour le boycott ont déjà décidé de ne pas prendre part aux rencontres régionales. La Coordination regroupant les sept syndicats s'est interrogée sur la finalité de la tenue de ce genre de rencontres redondantes, du moment que les réformes de santé préconisées par les pouvoirs publics en 2002 n'ont jamais été appliquées. Le Dr Yousfi a affirmé à notre journal que les syndicats et les travailleurs attendent toujours la promulgation des textes d'application de la nouvelle loi sanitaire de 2018, dont les assises nationales ayant précédé la promulgation de la loi ont eu lieu en 2014. Et d'affirmer que le président de la République avait déjà annoncé des réformes profondes dans le système national de santé. Et que de larges consultations ont eu lieu, aboutissant à des recommandations pratiques et consensuelles réunies dans un projet adopté en Conseil des ministres en mai 2021. Les boycotteurs réclament tout simplement l'application de la loi sanitaire en vigueur par la promulgation diligente de ses textes d'application, ainsi que la mise en œuvre des réformes de la santé adoptées par le Conseil des ministres. Pour rappel, les syndicats qui ont décidé de boycotter les assises régionales et nationales sont le Syndicat autonome des biologistes de la santé publique (SABSP), Syndicat des infirmiers algériens (SIA), Syndicat national autonome des auxiliaires médicaux en anesthésie réanimation de santé publique (SNAAMARSP), Syndicat national autonome des sages-femmes algériennes de santé publique (SNASFASP), Syndicat national des médecins généralistes de santé publique (SNMGSP), Syndicat national des professeurs de l'enseignement paramédical (SNPEP) et le SNPSSP.