Tous les spécialistes de santé publique sont d'avis que la quatrième vague est à nos portes. Mais pour le Dr Mohamed Bekkat Berkani, président de l'Ordre national des médecins, «si quatrième vague il y aura, elle sera moins virulente que la précédente», a-t-il rassuré. Se montrant prudent, il a souligné que «la situation épidémiologique dans le pays est stable et pas dangereuse, même si une légère augmentation des cas est constatée». Dans une déclaration à la Radio régionale de Sétif, le Dr Bekkat Berkani a indiqué qu'«avec l'arrivée de l'hiver, une période l'année connue pour ses maladies d'origine virale, nous nous attendons à une augmentation des cas de contaminations, une situation à laquelle nous sommes préparés», a-t-il rassuré. «Même si la quatrième vague sera probablement inévitable, l'Algérie a acquis une expérience dans la manière de faire face au virus tueur», ajoutant que «11 millions d'Algériens ont déjà reçu la première dose du vaccin anti-Covid». Pour le président de l'Ordre national des médecins, «si une certaine stabilité est constatée, les chiffres communiqués par le ministère de la Santé ne reflètent pas la réalité, puisque nous savons que beaucoup de personnes contaminées ne sont pas recensées», a-t-il révélé. Le Dr Bekkat Berkani a surtout insisté sur la troisième dose pour les personnes fragiles et malades chroniques «qui doivent se faire vacciner, six mois après avoir reçu la première dose», a-t-il plaidé, ajoutant que «de grandes quantités de doses de vaccin anti-Covid sont disponibles, le vaccin algérien est de bonne qualité»,a-t-il souligné. «Jusqu'à aujourd'hui, nous n'avons pas enregistré de nouveaux variants à part le variant Delta que nous avons appris à connaître, surtout en matière de disponibilité de grandes quantités d'oxygène médical», a-t-il affirmé. «Des scientifiques dans le monde disent que le virus vit ses derniers jours grâce à la vaccination massive et donc l'immunité collective, c'est pour toutes ces raisons que les Algériens doivent profiter de cette accalmie pour se prémunir contre le virus tueur et se rendre en grand nombre aux vaccinodromes, c'est le moment pour faire face à une possible quatrième vague», a-t-il conclu. Pour rappel, le ministre de la Santé, Abderrahmane Benbouzid, participant jeudi à une réunion par visioconférence, regroupant les ministres africains de la Santé et des Finances, la Banque mondiale et le groupe de travail sur l'acquisition du vaccin anti-covid-19 par les pays Africains, a évoqué l'opération de vaccination en Algérie, mettant en avant «l'affluence à la vaccination début juillet dernier coïncidant avec la troisième vague et la hausse du nombre de personnes contaminées et des décès». «Dès que la situation pandémique s'est stabilisée, les centres de vaccination ont connu une baisse d'affluence ce qui explique que le taux de vaccination reste, jusque-là, en deçà des objectifs requis», soulignait le ministre. Et d'indiquer concernant l'opération de vaccination qui se poursuit, que «les chiffres ne sont pas à la hauteur des efforts consentis par l'Etat pour la protection des citoyens en assurant le vaccin et ouvrant des centres à travers le territoire national à cet effet». L'Algérie, à l'instar des nombreux pays, «s'apprête à inclure la troisième dose dans le processus de vaccination en prévision d'une éventuelle quatrième vague», a ajouté le ministre, annonçant «le lancement d'une campagne de sensibilisation en vue de convaincre les citoyens de la nécessité de se faire vacciner».