Les joueurs de l'ASO Chlef ont observé une grève en signe de protestation et exigent le versement de deux salaires. De nombreux clubs algériens sont menacés de suspension par la CNRL et également du tribunal sportif de Lausanne où les affaires ne cessent de s'entasser sur son bureau. La JSK a connu deux présidents, ce qui a précipité le départ d'Henri Stambouli qui a été remplacé par le Tunisien Ammar Souayah. Le CR Belouizdad a attendu le début de la compétition pour engager le brésilien Marcos Paqueta pour pallier au départ du Serbe Zoran Manojlovic. Les clubs, prétendus professionnels, s'acharnent à effectuer le recrutement des joueurs avant celui du premier responsable technique. C'est le cas de l'O. Médéa, la JS Saoura, le WA Tlemcen, le MC Oran pour ne citer que ceux-là. Cela explique les résultats en dents de scie de certaines formations. Suivant une certaine logique, l'entraîneur est le seul responsable des éléments qui conviennent à son système de jeu. Pourquoi nos entraîneurs acceptent-ils de travailler dans de telles conditions alors qu'ils devaient obligatoirement avoir le dernier mot sur le recrutement ? Le bricolage et le non-respect des règles du football sont à l'origine de la valse des entraîneurs pour calmer la rue, ce qui permet aux présidents de club de conserver leurs postes, alors qu'ils sont les seuls responsables de cette confusion. C'est ainsi que les Ighil Meziane (HBCL), Azzedine Aït Djoudi (MCO) et Kamel Bouhelall (WAT) n'ont pas tenu longtemps. On croit savoir que le team de Chelghoum Laïd songe à recruter un entraîneur tunisien. Le MCO attend l'arrivée de Moez Bouakkaz, alors que le Widad de Tlemcen n'a pas encore trouvé un coach même si les rumeurs annoncent que des contacts ont été établis avec les Djamel Benchadli, Dziri Billel, Mounir Zeghdoud et même Ighil Meziane, qui attend la résiliation de son contrat avec le HBCL, ceci sans oublier que d'autres techniciens sont sur la sellette. La mascarade ne s'est pas arrêtée là puisque la gestion catastrophique de nos clubs, qui sont devenus incapables de garder leurs meilleurs joueurs, lesquels préfèrent aller monnayer leur talent vers d'autres cieux, notamment en Tunisie, au Maroc et au Golfe. La gestion approximative sans projet sportif, la crise financière et l'instabilité des clubs s'avèrent comme les principaux facteurs de ce phénomène, sans pour autant oublier le nombre de litiges des joueurs «qui dépasse les 300 cas», nous a-t-on dit. A cet effet, la Ligue 1 a subi une véritable saignée lors du mercato estival avec un exode massif des meilleurs éléments. Le CRB a perdu son maître à jouer Amir Sayoud au profit du club saoudien Al-Talaee. Bencherifa (ex-JSK) et Zaâlane (ex-CSC) ont opté pour le championnat marocain avec l'Olympique de Khouribga, alors que Souayed s'est engagé avec le MC Oujda. Dans le championnat tunisien, on retrouve les Mekideche (ex-JSK) à Hammam Lif. Laouafi (ex-ESS) qui a préféré mettre le cap sur l'Etoile du Sahel, Lamara (ex-MCA) et Masmoudi (ex-MCO). Idem pour Touil (ex-WAT) qui a tenté une nouvelle aventure avec Zaoura (Irak). Ces joueurs, par leur influence, ont laissé un vide chez certaines formations qui ont été incapables de combler ce déficit dans la mesure où nos clubs ne produisent plus de joueurs répondant aux critères de la formation. Voilà où en est la situation du football algérien avec des clubs soi-disant professionnels. Ceci sans pour autant oublier les dettes cumulées qui ont dépassé les 100 milliards de centimes. Mais ceci n'a pas fait bouger les institutions étatiques à demander des comptes sur les subventions allouées. Pire encore, en Ligue 2, ils sont sept clubs à avoir mis fin à la collaboration de leurs entraîneurs après cinq journées seulement. Il s'agit du SKAF où son désormais ex-coach Mohamed Bacha n'a pas tenu longtemps. El-Hadi Khezzar a connu deux clubs en un temps record, le premier chez le RCK et le second au MOC où il vient d'être limogé après deux journées de championnat seulement. Le WAB a mis fin aux fonctions de Saber Bensmaïn après quatre rounds. Idem pour l'USMH qui s'est séparé de Mustapha Sebaâ. Les deux derniers, l'ES Ben Aknoun a engagé Farid Zemiti pour remplacer Mohamed Manaâ et l'IB Lakhdaria qui a trouvé une « solution à l'amiable » avec Rezki Amrouche pour insuffisance de résultats. Au sein de l'ASAM, le conflit avec Nadir Leknaoui persiste toujours. Voilà où en est la situation de nos clubs de la Ligue 1 et ceux de l'antichambre de l'élite. C'est ce qui arrive quand le développement du sport-roi est tributaire des membres des assemblées générales.