Pourra-t-on venir à bout, avant fin décembre courant, du traitement de tous les dossiers relatifs aux projets d'investissement, toujours à l'arrêt, comme l'a ordonnéle président de la République au début du mois en cours ? Pour mémoire, le chef de l'Etat avait fait des déclarations fracassantes au sujet des projets d'investissement bloqués, parfois pour des futilités, parlant dans ce contexte de « comportements antinationaux » et de « crimes contre l'économie nationale » quand il a dévoilé les arguments avancés pour justifier ces blocages, dont l'objectif est de pousser les gens à sortir dans la rue, a-t-il conclu. Il avait immédiatement donné ordre au gouvernement de mener à bien cette mission de déblocage des dossiers en question avant la fin du mois courant. Depuis, une Commission nationale chargée du suivi des projets d'investissement en suspens a été mise sur pied, afin d'enlever les embûches sur la voie du démarrage de plusieurs projets d'investissement, et les lignes continuent à bouger sur ce registre. Dans ce contexte, le ministre de l'Industrie Ahmed Zeghdar a fait état dimanche dernier, lors d'une réunion de la commission en question, et en présence des ministres de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville, Mohamed Tarek Belaribi, et de l'Agriculture et du Développement rural, Abdelhafidh Henni, d'autorisations exceptionnelles d'exploitation accordées à des projets d'investissement réalisés et non entrés en exploitation. Une réunion qui vise, justement, à faire un état des lieux des résultats réalisés durant les deux derniers mois et de mettre en place un programme pour la prochaine période à l'effet de lever les obstacles sur les projets d'investissement en suspens et restant avant la fin de l'année en cours, en application des instructions du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, ajoute le ministère. Soulignant dans ce sillage que, durant ces deux mois, les obstacles ont été levés sur 402 projets d'investissement. Il s'agit essentiellement, selon un communiqué du ministère de l'Industrie, d'adapter les dispositions légales en lien avec les règles d'urbanisme et des conditions de reclassement des terres agricoles sur lesquelles ont été réalisés des projets d'investissement. M. Zeghdar a relevé dans ce sens «l'entame de l'octroi d'autorisations exceptionnelles d'exploitation au profit de projets ayant été réalisés, à travers leur examen cas par cas par des commissions locales de wilaya regroupant différents secteurs concernés». Le ministre a également annoncé «la formation d'une équipe de travail en vue d'effectuer des visites sur le terrain auprès des investisseurs concernés par ces obstacles à l'effet de s'assurer de la levée de toutes les entraves, tout en les accompagnant dans la mise en exploitation de leurs projets». D'après les chiffres du ministère, 83 projets d'investissement ont été libérés des contraintes bureaucratiques, outre 95 autres en cours de traitement. Le nombre de projets nécessitant la prise de mesures spécifiques pour lever les contraintes s'élève à 235 dont 76 ayant des problèmes en termes d'attestations de conformité et de permis de construction (ministère de l'Habitat) et 75 cas relatifs à la réalisation des investissements sur des terres agricoles (ministère de l'Agriculture). M.Zeghdar a insisté, dans ce cadre, sur «la nécessité de proposer des solutions susceptibles de lever les contraintes entravant l'entrée en exploitation de ces projets avant de les soumettre au Premier ministre puis les mettre en œuvre avant la fin de l'année à travers l'octroi des permis exceptionnels dans le cadre d'une action interministérielle en coordination avec la commission nationale, les commissions locales et le médiateur de la République. Pour sa part, le ministre de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville, Mohamed Tarek Belaribi a annoncé la promulgation d'un décret exécutif portant «régularisation de la situation des investissements réalisés pour qu'ils entrent en service leur accordant le temps nécessaire pour les mettre en conformité avec la loi en vigueur relative aux permis et attestation de construction». Mettant en avant, de son côté, le principe de «la protection des terres agricoles en général tenant compte de certains choix économiques, le ministre de l'Agriculture et du Développement rural a affirmé que son secteur s'emploie pour la levée des réserves sur quelques projets réalisés sur des terrains agricoles notamment relatifs aux industries manufacturières et agroalimentaires». La machine est mise en branle pour exécuter à temps la mission de déblocage des projets à l'arrêt, sur lesquels on mise beaucoup dans le cadre global de la relance économique.