Depuis la semaine dernière, le délai entre la deuxième dose de vaccin anti-Covid et la 3ème dose est réduit à 4 mois, contre 6 jusqu'alors, a-t-on appris du Dr Boukhari, chef de service de la prévention auprès de la direction de la santé. Cette nouvelle mesure vise à accélérer davantage la campagne de rappel, alors que certains pays parlent déjà de 4ème dose. Il est donc possible de recevoir la troisième dose dès que le délai de quatre mois se soit écoulé, affirme notre interlocuteur. Le ministère de la Santé a décidé de raccourcir le délai minimum entre la 2ème et la 3ème dose de vaccin dans le but de faire face à la progression du virus et pour renforcer la protection des personnes, notamment avec l'apparition de nouveaux cas du variant Omicron. A Oran, deux cas suspects du variant Omicron ont été détectés. Il s'agit de deux personnes venues de France. Les prélèvements ont été envoyés à l'Institut Pasteur pour confirmation. Les résultats seront connus dans quelques jours. Ainsi et dans une note adressée aux directions de la santé des wilayas, relative à l'actualisation de l intervalle entre la 2ème et la 3ème dose de vaccination contre la Covid-19, le ministère de la Santé souligne que « la situation épidémiologique mondiale et nationale doit nous inciter à rester vigilants en renforçant notamment la campagne de vaccination pour prévenir les cas graves et les décès dus à la Covid-19. Il est prouvé actuellement que plusieurs mois après la vaccination par deux doses le vaccin s'atténue peu à peu et les risques de contracter le virus s'accroissent. C'est dans cette optique qu'une 3ème dose a été intégrée dans le schéma vaccinal en Algérie. Une dose de rappel d'un vaccin différent de celui reçu lors des deux première injections pourrait susciter une réponse immunitaire plus forte qu'un rappel avec le même vaccin ». « L'administration d'une troisième dose de vaccin contre la Covid-19 en Algérie n'est pas obligatoire mais facultative pour la population éligible (âgée de 18 ans plus) est une décision approuvée par le comité scientifique et validée par le comité des experts chargés de la vaccination. Cette 3ème dose après la vaccination complète augmente fortement la capacité neutralisante du sérum, y compris contre les variants les plus récents », ajoute le ministère. Le délai entre la 2ème et la 3ème dose a été revu à la baisse par le Comité scientifique au vu des connaissances scientifiques actuelles et des données à travers le monde. Il passe de 6 mois (Note n°26 du 27 octobre 2021) à 4 mois. Les personnes désirant bénéficier de la troisième dose peuvent se présenter à n'importe quel point de vaccination munis de leur carte de vaccination. Ils peuvent aussi choisir la date qui leur convient, tout en respectant un intervalle d'au moins quatre mois entre la deuxième et la troisième dose. « Les concernés peuvent recevoir une dose de rappel d'un vaccin différent de celui reçu lors des deux premières injections. Cela est recommandé », a-t-on appris du Pr Salah Lellou, médecin-chef du service pneumologie à l'Etablissement hospitalo-universitaire (EHU) d'Oran. L'affluence est toujours timide pour la vaccination Notons que le ministère de l'Education nationale a lancé, dimanche en coordination avec le ministère de la Santé, la troisième campagne de vaccination de son personnel contre la Covid-19, parallèlement à la fin des vacances de l'hiver. A Oran, 54 unités de dépistage et de suivi (UDS) ont été mobilisés. Toutefois cette campagne n'a pas eu l'impact souhaité à titre d'exemple seulement 13 personnes on été vaccinées dimanche soit le premier jour de la campagne. Une affluence timide du personnel de l'éducation nationale (enseignants, encadreurs, travailleurs) pour se faire vacciner en réponse à l'appel de la tutelle a été aussi constatée lundi. Cette campagne de vaccination contre la Covid-19 coïncide avec le retour des élèves aux bancs de l'école après les vacances de l'hiver pendant 20 jours. Mettant en avant l'importance de la vaccination qui aide à réduire les complications graves du virus, le Dr Boukhari a affirmé qu'en général le manque d'affluence pour la vaccination est constaté dans touts les centres de vaccination et non pas uniquement au niveau des UDS. La récente décision du gouvernement d'instaurer un pass vaccinal pour l'accès à plusieurs lieux publics n'a pas changé grand-chose. Malgré la disponibilité du vaccin et la mobilisation du personnel sanitaire impliqué dans les campagnes de vaccination, la population reste peu encline à se faire vacciner à Oran. De leur côté, les spécialistes affirment que 90% des personnes, qui sont admises dans deux hôpitaux de la région oranaise, ne sont pas vaccinées contre la Covid-19 d'où l'importance de la vaccination pour prévenir les formes graves de ce virus. Pour ce qu'est de la situation épidémiologique selon nos sources et avec près de 70 nouveaux cas par jour, les hôpitaux de la localité «Nedjma» et de la commune d'El Kerma d'Oran, dédiés exclusivement aux malades Covid-19 sont presque «saturés» de malades dont quelque 90% n'ont pas reçu d'injection anti-Covid. Le Pr Salah Lellou a indiqué auparavant à l'APS que « l'immunité acquise après les deux premières doses ne dure pas éternellement. Les vaccins disponibles aujourd'hui nous protègent sur une période ne dépassant pas réellement six mois. Bien sûr que la troisième dose est utile, notamment pour les personnes vulnérables », a-t-il mis en exergue. Les Oranais sont ainsi appelés à se présenter aux centres de vaccination, surtout que depuis près de deux semaines une tendance haussière du nombre de cas de Covid-19 a été constatée au niveau national. Les spécialistes mettent en garde contre le relâchement de la population: «on assiste ces derniers jours à un grand relâchement et abandon des gestes barrières, comme le port de masque. Le virus circule toujours». «La vigilance est de mise. En plus du respect des gestes barrières, il faut éviter tout rassemblement quelle que soit sa nature», a souligné un médecin exerçant à l'EPSP Front de mer.