Après la mise en place de la plateforme numérique «Minha» par le ministère du travail, de l'emploi et de la sécurité sociale pour la gestion de l'allocation chômage au profit des demandeurs d'emploi, l'annexe locale de l'agence nationale de l'emploi (ANEM) est prise d'assaut au quotidien, très tôt le matin par les citoyens répondant aux critères pour bénéficier de l'allocation chômage, et bien d'autres. En effet, en plus de ceux qui ont reçu l'autorisation à travers la plateforme numérique pour déposer leurs dossiers au niveau du bureau de l'ANEM, des dizaines d'autres citoyens qui n'ont pas eu l'aval, se mêlent à la foule, déjà dense devant l'entrée du bureau et qui déborde sur la voie publique. Ils viennent demander des renseignements et faire des réclamations, principalement. «J'ai travaillé juste 2 mois et l'on me refuse le bénéfice de l'allocation chômage. Je suis venu pour réclamer», déclare ce jeune, à l'image de dizaines d'autres. Le cas de cette autre montre encore plus le besoin d'informer davantage le citoyen sur les critères d'éligibilité. «Oui je suis mariée et mon époux travaille mais il ne me donne pas d'argent. J'ai le droit de bénéficier de cette allocation», dit une citoyenne. Certains trouvent par ailleurs que c'est une injustice en défaveur des demandeurs hommes auxquels il est demandé le justificatif du service national et pas aux femmes. Il faut l'intervention quotidienne des agents de police pour mettre de l'ordre. Quant aux agents d'accueil, ils doivent faire face non seulement à la réception des dossiers mais également à des réclamations relatives aux critères de bénéfice de l'allocation. «L'allocation chômage est attribuée aux demandeurs d'emploi, inscrits au niveau des annexes locales de l'ANEM et n'ayant pas bénéficié d'un revenu ou des dispositifs publics de soutien à la création et à l'extension d'activités, à l'aide à l'insertion professionnelle ou l'aide sociale. Elle est attribuée pour accompagner les bénéficiaires durant la phase de recherche d'un poste d'emploi. Elle est attribuée également aux détenus ayant purgé leur peine», tient à expliquer un agent. Et d'ajouter que « la plateforme minha.anem.dz' est utilisée pour la préinscription en ligne. Si le contrôle préliminaire d'éligibilité est probant, le demandeur d'emploi peut prendre son rendez-vous, saisit ses coordonnées CCP et imprime l'attestation d'engagement sur l'honneur ainsi que sa fiche de rendez-vous. Un message de notification est envoyé aux non éligibles avec le motif de refus. Le demandeur d'emploi se présente à l'annexe de l'ANEM muni de sa fiche de rendez-vous ainsi que de son dossier d'inscription. Une fois la validation de l'inscription obtenue, une attestation d'octroi de l'allocation chômage lui est délivrée». « L'allocation chômage cesse d'être versée pour ceux qui refusent 2 offres d'emploi ou refusent une formation proposée», conclut notre interlocuteur. La ruée n'a pas lieu uniquement au niveau de l'annexe de l'ANEM, l'opération a engendré dans son sillage la mobilisation des services de la CNAS et ceux des bureaux de poste. En effet, ces établissements sont pris d'assaut au quotidien pour la désaffiliation pour les étudiants ou les élèves de la formation professionnelle qui ont achevé leurs études, et également pour la demande d'un compte CCP. Un préposé au guichet de la poste qui estime que l'opération a causé et causera une importante charge supplémentaire de travail, explique : « comme le compte CCP est une des pièces exigées dans le dossier, tous les demandeurs de l'allocation chômage en ont demandé sans attendre leur éligibilité ce qui a entraîné cet important flux qui a créé une tension au niveau des bureaux de poste et une saturation au niveau du centre des chèques postaux. Pourtant le ministre a déclaré que les demandes des comptes CCP se feront par les services du ministère d'une manière groupée». Pour sa part, un employé de la Cnas affirme que le manque d'information est à l'origine de cette ruée. «Si chaque étudiant ayant terminé les études utilise la plateforme ou se présente pour se désaffilier, la ruée n'aurait pas eu lieu ». Les directeurs de la CNAS, d'Algérie Poste et de l'ANEM affirment avoir mobilisé tous les moyens humains pour faire face à cet afflux qu'ils estiment très ponctuel.