«Nous œuvrons, dans la mesure du possible et de manière progressive, à augmenter le pouvoir d'achat du citoyen», a rassuré le président Tebboune lors de son entrevue périodique avec les représentants de la presse nationale. Rappelant dans ce sens que l'Etat avait pris une série de mesures pour améliorer le niveau de vie du citoyen et protéger son pouvoir d'achat, notamment à travers l'augmentation du point indiciaire et des pensions de retraite, ainsi que la réduction de l'impôt sur les salaires des fonctionnaires et des non-salariés. Il a cité en outre l'instauration de l'allocation chômage en Algérie, en sus de la carte Chifa dont a bénéficié la catégorie des chômeurs. Ces mesures ont pour objectif l'augmentation du pouvoir d'achat du citoyen, a fait observer le président Tebboune. Le chef de l'Etat a, en outre, annoncé qu'»une augmentation des salaires et de l'allocation chômage interviendra d'ici la fin de l'année et entrera en vigueur début janvier 2023". Sur un autre plan, le président Tebboune a confirmé sa volonté de réviser le système des subventions étatiques, contenu dans la loi de finances 2022, qui comprend un article portant révision de la politique de subventions publiques à travers un mécanisme national annonçant dans ce cadre la constitution, vers fin mai prochain, d'une commission nationale chargée de la révision des subventions publiques en vue de passer des subventions généralisées vers des subventions orientées aux véritables bénéficiaires, et ce, avec l'association de l'ensemble des parties prenantes. Cette commission regroupera des représentants de «l'Assemblée populaire nationale (APN), du Conseil de la nation, des syndicats, des partis politiques ainsi que toutes les forces vives du pays qui émettront leurs avis sur cette question de manière organisée», a affirmé le président. Annonçant la «levée, d'ici la fin de l'année, des subventions sur certains produits dans le cadre d'un mécanisme national», le chef de l'Etat a assuré que le Gouvernement ne prendra aucune décision de manière unilatérale. Il a souligné, à cet égard, que les dépenses budgétaires feront l'objet d'une «révision structurelle», affirmant que «les subventions au profit des classes vulnérables et moyennes étaient irréversibles, en ce sens qu'elles représentent l'un des principes de l'Algérie indépendante, consacré dans la déclaration du 1er novembre». L'inspection générale de la présidence enquête sur le médicament Et, à propos de la nouvelle loi sur l'investissement, qui retient l'attention des acteurs économiques à l'intérieur et à l'extérieur du pays, «elle sera présentée en Conseil des ministres d'ici un mois», a annoncé Abdelmadjid Tebboune. Ce dernier a rappelé que 2022 se voulait une «année économique par excellence» grâce aux nombreuses facilitations accordées dans le domaine économique et en faveur de l'investissement. Interrogé sur la pénurie de certains médicaments, le président Tebboune a affirmé avoir instruit l'Inspection générale de la présidence de la République pour mener enquête. «37 inspecteurs de la présidence de la République ont été mobilisés pour mener cette enquête sur les raisons de ces pénuries qui ne devraient pas exister», a précisé le chef de l'Etat. Il a fait observer qu'il ne s'agit pas d'un problème de moyens matériels ou financiers, car «nous avons de l'argent», a-t-il dit, tout en qualifiant ces perturbations «d'anormales». Concernant un probable remaniement ministériel, le président soutient qu'il doit répondre au critère de l' «efficacité» afin de parvenir à une mise en œuvre rapide des décisions prises en Conseil des ministres. Affirmant que la majorité des ministres «sont animés de bonne volonté», il a relevé que l'expérience «s'acquiert par la pratique et la persévérance». Certains ministres ont «manqué» dans l'exercice de leurs fonctions, a-t-il fait remarquer, notant que le remaniement ministériel, s'il devait avoir lieu, s'effectuera «en fonction des résultats de chaque secteur», la norme étant «le taux d'application des décisions prises lors des Conseils des ministres». Répondant à une question sur les réserves de blé en Algérie, le président de la République a affirmé que «l'Algérie possède actuellement des réserves pouvant couvrir une période de huit mois». Non sans rappeler dans ce sillage les mesures prises par l'Etat pour encourager la production agricole, en tête desquelles l'augmentation du prix d'achat des céréales et des légumineuses auprès des agriculteurs. Le chef de l'Etat a fait observer toutefois que la solution radicale pour faire face à la flambée des cours des céréales et à leur pénurie sur le marché international résidait dans l'augmentation de la production nationale. «Nous avons insisté sur la production locale de l'huile et du sucre et l'augmentation du rendement des céréales à 40 quintaux/hectare, et ce, avant même le début de la crise ukrainienne. Nous appelons et nous veillons à l'application de ces instructions pour protéger le pays des répercussions des crises étrangères», a-t-il souligné.