Si au cours des dernières années, le marché du médicament a été fortement perturbé par les pénuries à répétition, la situation s'est améliorée aujourd'hui, a tenu à rassurer, ce jeudi, le président du Syndicat national des pharmaciens d'officines (SNAPO), M. Belambri Messaoud, lors de la tenue de la 9ème Journée scientifique du SNAPO, organisée à l'hôtel El Bey (ex-Sheraton). La liste des médicaments en rupture a beaucoup diminué, selon le président du SNAPO variant, entre 30 et 40 actuellement, tel qu'annoncé par le ministère de l'Industrie pharmaceutique, et la situation est vite rétablie grâce aux outils de lutte contre ce phénomène mis en place par la tutelle. « Il faut savoir qu'il y a une différence entre la situation actuelle et celle qui prévalait au cours des dernières années », a indiqué M. Belambri. « Maintenant, nous avons des outils de suivi, nous avons une visibilité grâce au travail du ministère de l'Industrie pharmaceutique, de l'observatoire, de la direction de veille stratégique du ministère et du travail de l'inspection générale. Aussi, nous avons eu en tant que syndicat du SNAPO à travailler très étroitement avec tous les services du ministère de l'Industrie pharmaceutique pour lutter contre les ruptures et notamment contre les pratiques qui aggravaient la situation. Maintenant, les ruptures durent moins longtemps, elles sont vite détectées, signalées et diagnostiquées. Il y a des mesures d'urgence qui sont prises pour rétablir la situation. Il y a des outils qui ont été mis en place sur la plateforme numérique pour le signalement direct par le pharmacien des ruptures. Il y a un suivi des programmes approuvés par le ministère de l'Industrie pharmaceutique dont les programmes d'importation et les programmes de production. Comme il y a un suivi du rythme de production et de réalisation de ces programmes. Il y a également l'obligation de déclaration hebdomadaire pour tous les producteurs et pour tous les distributeurs des quantités produites livrées aux distributeurs et aux pharmaciens. Il y a un contact direct entre les pharmaciens et le ministère à travers le site requetemedic.org.dz ou bien le syndicat. Donc, lorsqu'il y a des pratiques signalées comme les ventes concomitantes ou les rétentions de stocks, il y a les services de l'inspection générale qui font le terrain et qui inspectent les lieux d'exercice des importateurs et des distributeurs et des grossistes pour faire le constat». Pour le syndicat, tous les outils mis en place pour lutter contre les ruptures sont en mesure de prévenir, alerter et rétablir la situation dans un temps record. Concernant la Journée scientifique organisée, le SNAPO a choisi le thème de la « Production nationale des médicaments » pour mettre en exergue l'importance du développement et de l'encouragement de la production locale qui vise le marché africain pour l'exportation. Sur ce point, le président du SNAPO a souligné que «depuis des années, l'industrie pharmaceutique locale est alignée aux standards internationaux en matière de règlementation. Donc, un médicament qui est produit localement est dès sa production apte à être consommé par l'humain aussi bien en Algérie qu'ailleurs. Il y a juste des dispositions règlementaires et techniques à mettre en place en fonction des pays qui vont recevoir cette production. Comme l'Algérie impose des conditions pour l'importation des médicaments produits à l'étranger, tous les pays du monde imposent eux aussi des conditions pour la commercialisation des produits importés et commercialisés chez eux. Donc, sur le plan technique, sur le plan règlementaire, les produits fabriqués localement sont conformes aux normes internationales, mais il y a, bien sûr, des conditions d'enregistrement qui doivent être respectées. Des conditions qui sont mises en place un peu partout dans tous les pays du monde ». Concernant la capacité de production, le même interlocuteur a expliqué que « les producteurs ne vont pas pouvoir tout exporter. Mais il y a plusieurs molécules, plusieurs médicaments qui sont fabriqués en quantités suffisantes et qui peuvent être exportées. Il s'agit de médicaments essentiels puisque la production nationale est basée principalement sur la production de médicaments essentiels. Les antibiotiques, les antalgiques, comme le paracétamol, Augmentin. On peut exporter même les dispositifs médicaux comme les pansements, les seringues, les sérums, les compléments alimentaires. Maintenant, même les laboratoires spécialisés en médicament se mettent à produire les compléments alimentaires ». De plus, a ajouté le président du SNAPO, « maintenant, la politique nationale s'oriente beaucoup plus vers les médicaments essentiels vers les biomédicaments qui sont des médicaments biologiques et non pas chimiques, vers les médicaments biosimilaires, les médicaments innovants. On a beaucoup d'espoir sur les médicaments innovants. Pourquoi ? Pour la simple raison que des laboratoires et des producteurs qui ont une expérience de plus de 20 ans dans le domaine pharmaceutique ont pu améliorer leur technique, leur production, ils ont développé la recherche humaine compétente, ils ont amélioré leur équipement, ils ont développé des partenariats avec des laboratoires internationaux, et là, on constate qu'ils sont en train de signer des conventions avec des universités pour la recherche. Nous avons des compétences, pour preuve, les compétences algériennes excellent à l'étranger. Donc, il faut permettre à ces compétences d'exceller dans leur pays ».