Le gouvernement espagnol de Pedro Sanchez est poussé dans ses derniers retranchements, une partie de la classe politique lui reprochant sa «soumission» au Maroc. Le Congrès des députés espagnols a adopté jeudi, un projet de motion non contraignante, demandant le retour de l'Espagne à sa position de neutralité sur le Sahara occidental et le rétablissement d'une relation amicale avec l'Algérie, ont rapporté des médias locaux. Ce projet de motion a été voté lors d'une séance plénière par 193 voix pour, 110 contre et 04 abstentions. «Un projet de motion sur la politique extérieure de l'Espagne comportant 15 points a été présenté par le groupe parlementaire du Parti populaire (PP). Le 13ème point concerne le rétablissement des relations entre l'Espagne et l'Algérie et le respect de la position historique de l'Espagne vis-à-vis du Sahara occidental, dans le cadre du droit international et des résolutions des Nations unies», a précisé le représentant du Front Polisario en Espagne, Abdallah El-Arabi. Pour rappel, le 7 avril dernier, le Parlement espagnol avait déjà voté une proposition réaffirmant le droit inaliénable du peuple sahraoui à l'autodétermination, conformément aux résolutions des Nations unies. Les députés espagnols avaient alors approuvé une proposition non-législative soumise par trois blocs parlementaires, dénonçant le changement de position «illégal» de Madrid concernant le conflit au Sahara occidental. Une position réitérée, le 27 mai, lorsque le Congrès espagnol avait adopté une résolution réaffirmant la nécessité de conclure le processus de décolonisation du Sahara occidental, dans le respect scrupuleux de la légalité internationale et le cadre des résolutions de l'ONU, et exprimé son rejet de la décision de Madrid d'adhérer au pseudo plan d' «autonomie» du Makhzen sur le dossier du Sahara occidental. Durant la même journée, le gouvernement espagnol a accusé l'Algérie de bloquer les échanges commerciaux bilatéraux, à l'exception du gaz. «Malgré les déclarations algériennes disant qu'il s'agissait de fantaisies malintentionnées de la part de l'Espagne, il y a effectivement un blocage des opérations commerciales bilatérales par l'Algérie», a affirmé le chef de la diplomatie espagnole, José Manuel Albares, dans une interview à la Radio nationale (RNE). Par l'intermédiaire de sa mission auprès de l'UE, l'Algérie avait auparavant démenti l'arrêt «des transactions courantes avec l'Espagne», parlant d'une «prétendue mesure qui n'existe en fait que dans l'esprit de ceux qui la revendiquent et de ceux qui se sont empressés de la stigmatiser». Alger avait aussi assuré que ses exportations de gaz vers l'Espagne continueraient.