Le Conseil des ministres d'hier dimanche a planché sur l'avant-projet de loi des statuts de l'auto-entrepreneur, déjà examiné, la semaine dernière, lors d'une réunion du Gouvernement. Cet avant-projet de loi définit le statut de l'auto-entrepreneur comme étant « l'exercice à titre individuel d'une activité lucrative figurant dans une liste d'activités éligibles », selon les services du Premier ministre. La même source nous apprend que ce nouveau texte prévoit « plusieurs avantages liés au statut d'auto-entrepreneur, dont notamment : la tenue d'une comptabilité simplifiée, un régime fiscal préférentiel et une couverture sociale ». Même si les professions libérales, les activités réglementées, ainsi que les artisans sont exclus du champ d'application de cet avant-projet de loi, l'objectif consiste à «réguler les nouvelles activités économiques apparues à la faveur de l'émergence de l'économie de la connaissance et de l'économie numérique, qui ne sont à ce jour encadrées par aucun statut juridique». Quand on sait le poids et les effets délétères de l'économie parallèle, les pouvoirs publics ont compris l'intérêt de développer l'esprit entrepreneurial et faciliter l'accès des jeunes au marché du travail par l'auto-emploi, et du coup contribuer à la réduction du nombre d'individus exerçant des activités informelles. L'expérience de l'auto-emploi, en tant que levier de développement et d'intégration du secteur informel, gagnerait à être élargie. Payer un chômeur ou investir de l'argent pour créer des postes d'emploi, c'est un peu comme s'interroger qui de l'œuf ou de la poule est arrivé en premier. Le médiateur de la République est optimiste : «la levée du gel sur 500 projets bloqués va créer plus de 40.000 postes d'emploi dans les prochains mois», a-t-il assuré. Selon des experts nationaux comme étrangers, les autorités publiques algériennes sont résolument engagées dans la bonne voie pour créer les conditions idéales à la construction d'une «start-up nation». La prise en charge par l'Etat des frais inhérents aux brevets d'invention et à la propriété intellectuelle, et un accompagnement financier adapté à destination des porteurs de projets innovants, est un gage d'un avenir meilleur pour les jeunes diplômés à la recherche d'un emploi pérenne.